The Thin Red Line est l'un des films de guerre que je revois chaque fois avec délectation. Beauté de la nature, bonté innée de l'être de nature, sauvagerie de l'homme. Les herbes folles, le vent, le sens du devoir, le droit à la désobéissance, la mort, la survie. Un film fort. Et beau.
Les Moissons du Ciel, l'Ouest, le vrai. Les herbes folles, le vent.
Dans Le Nouveau Monde, la beauté formelle glace le film. Mais, globalement, on retrouve les fondamentaux panthéistes de Malick, le genre de philosophie qui donne envie d'enlacer un arbre pour retrouver le vrai sens de la vie.
Tree of Life se présentait sous les meilleurs auspices. Distribution béton, Brad Pitt, Sean Penn. Hélas, hélas, hélas, tous les ingrédients sont là, voix off, narration décentré, herbes folles... Et il se passe deux heures vingt, interminables. Soit Malick aurait dû prendre de la dope pour écrire son scénario, soit il n'aurait pas dû arrêter. On aura compris assez vite qu'il y a une sorte de dimension spirituelle. La caméra nous le rappelle sans cesse, contre-plongées vers la cîme des arbres, les nuages, la surface de l'eau vue des profondeurs. Ok, man, c'est clair. L'éternel, créateur de toute chose, c'est là haut. Mais faut faire genre didactique alors, on répète, on redonde, on plussoie. La nature c'est beau. On le sait. Mais tout ceci n'est-il que contingence? Pour résoudre l'insoluble question existentielle, Malick nous refait la création du monde depuis le Big Bang, les paramécies, les dinosaures, etc, etc. Et hop, 1/4 d'heure. Grondements, infrabasses. Lave en fusion. Planètes en goguette, éclipses. Bref, c'est le Pari de Pascal pour les Nuls. L'Horloge cosmique et le Grand Horloger. Et pendant ce temps-là, Brad Pitt, père sévère s'évertue à éduquer ses enfants sans tendresse. L'aîné erre. L'Amérique de la Bible Belt est ennuyeuse à mourir. L'arbre de vie donne envie de s'y accrocher jusqu'à ce que la mort d'ennui nous gagne.
C'est moche ça. Et en plus c'est un film Palmé...
Enjoy, quand même!