Avez-vous oublié, au mois de novembre dernier, lors de la grève des raffineries, que vous vous dirigiez vers les stations-service en troupeaux inquiets et frustrés, en quête de quelques précieuses gouttes d'essence, afin d'alimenter le gouffre sans fond de votre individualisme automobile ? La leçon a-t-elle porté ? Il semble bien que non. Chaque soir, lorsque je rentre chez moi, je remonte la même longue file d'automobiles rue de Turenne, essayant de s'échapper de la ville de Lille, mais pour mieux y revenir le lendemain matin.
Vous pleurez sans cesse que l'Etat vous siphonne le porte-monnaie à coup de taxes lorsque vous faites le plein. Mais pourtant l'augmentation du prix de l'essence de 50 % depuis l'agression américaine en Irak en janvier 2003 n'est pas de son ressort. On vous dira que c'est la demande qui est en hausse et que la production et les réserves sont à la baisse. Et c'est vrai. L'on sait bien que même si l'on en découvre de nouvelles, les réserves ne cessent de diminuer et seront à sec un jour. Que ferons-nous alors ?
On vous avouera moins facilement que d'autres spéculent sur cette situation et s'enrichissent sur votre dos. En voulez-vous une preuve ? Ce vendredi 20 mai au matin, le journal Le Point titrait sur internet : « La Bourse de Paris attendue en hausse grâce à la fermeté du pétrole. » Faut-il vous faire un dessin ou avez-vous compris que les besoins des uns font le bonheur financier des autres ?
Réagissez : commencez par respecter les limitations de vitesse, optimisez vos déplacements en voiture, utiliser les modes de déplacement alternatis à chaque fois que c'est possible (la marche à pied ou le vélo, c'est bon sur la santé ; dans les transports en commun, votre voisin est là pour se déplacer comme vous et non pour vous agresser) et si vous tenez à votre véhicule individuel, cherchez d'autres modes de propulsion ou poussez à la recherche. Après tout, c'est peut-être, que dis-je, sûrement, et même obligatoirement, l'un de vos enfants qui trouvera la solution !