Alors que l’installation de nouveaux médecins a longtemps constitué une problématique sur le territoire hexagonale, elle semble connaître une amélioration progressive. En revanche, l’installation de nouveaux médecins est d’ores et déjà préoccupante en matière de protection sociale. En effet, il apparaît très clairement que les nouveaux médecins s’installent majoritairement en secteur 2. En conséquence, ils sont autorisés à pratiquer des dépasses d’honoraires dont la réalité est parfois difficile à assumer pour les patients, l’Assurance Maladie et les mutuelles santé. A cet égard, les principales victimes de cette prégnance du secteur 2 sont incontestablement les patients et les mutuelles santé. D’une part, les mutuelles santé prennent en charge la partie qui n’est pas remboursée dans le cadre de la tarification conventionnée. Il s’agit d’une situation à l’égard de laquelle chaque mutuelle santé éprouvera des difficultés à faire face si une solution globale n’est pas trouvée dans les années futures.
D’autre part, les patients sont contraints de payer des sommes plus conséquentes sans avoir la certitude de bénéficier d’un quelconque remboursement au-delà de la part conventionnée. C’est pourquoi, de nombreux patients renoncent ou retardent des échéances médicales primordiales afin de réunir les fonds financiers nécessaires à la mise en oeuvre de ces soins. Or, la lecture du rapport publié par l’Assurance Maladie à propos de la question du dépassement d’honoraires en matière médicale laisse présager une aggravation de la situation actuelle qui n’est déjà pas reluisante : « Compte tenu des flux d’installation récents, en 2010 notamment, l’accroissement du secteur 2 devrait se poursuivre dans les années à avenir. En effet, la majorité des installations de médecins spécialistes en 2010 s’opère dans ce secteur, avec près de 6 médecins sur 10. Cette proportion est ainsi sensiblement supérieure à celle des médecins spécialistes actuellement en activité (41%) ». Par voie de conséquence, l’installation de nouveaux médecins va contribuer à cette réalité devenue incontestable qu’est le dépassement d’honoraires sans pour autant qu’il ne faille les accabler puisqu’ils répercutent eux-mêmes les augmentations de charge structurelles dont ils victimes notamment sur le terrain assurantiel.