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De nouveaux sondeurs vont naître. Ils ne vont plus sonder l'opinion mais les parcours et les vies des candidats. Ils peuvent significativement changer le nombre et le profil des candidats en 2012. Martine Aubry placera-t-elle le PS dans cette nouvelle logique ?
Les campagnes électorales deviennent des vrais lieux de guerre avec pour objectif quasi-déclaré : la destruction pure et simple de l'adversaire.
Cette "technique" connaît un développement accéléré avec la place désormais prise par Internet. Le circuit entre l'émetteur et le récepteur est tellement court que de telles "révélations" n'ont plus à être filtrées par un intermédiaire extérieur comme un journal.
L'informatique offre des possibilités de stockage et de croisement d'informations qui démultiplient les possibilités d'un telle approche.
Lors de l'élection présidentielle de 1990, chaque membre influent de l'état-major de campagne de Bill Clinton avait sur ordinateur une documentation classée par thème relative au Président sortant : promesses non tenues, financiers des campagnes, votes … Tout était ainsi réuni pour répondre sur l'instant à une initiative de leur concurrent.
Cette approche rencontre une conjoncture d'autant plus porteuse que les programmes politiques ont perdu de leur importance.
L'enjeu n'est plus d'analyser un programme mais de mieux connaître une personnalité, son histoire, son tempérament.
L'enjeu n'est plus de croire dans l'opposition entre un candidat honnête et un opposant malhonnête. La malhonnêteté est partagée. Ce qui l'est moins c'est d'établir le degré de gravité.
Cette approche n'est pas limitée aux USA. Le 1er leader européen a avoir repris cette organisation a été Tony Blair lors de l'élection de mai 1997. Au 1er étage de la Millbank Tower, une tour défraîchie au bord de la Tamise, il a installé le modèle "Excalibur".
Ce modèle comprenait un programme "rapid rebuttal " ( riposte rapide ) très directement inspiré des techniques de la "war room" de Bill Clinton. En 30 minutes, ce programme informatique mettait en évidence toutes les contradictions d'un concurrent, ses votes défaillants…
La vie politique française était restée à l'écart de telles méthodes. D'ordinaire, elle comble brutalement ses retards. Il est probable que ce sera le cas en l'espèce.
Martine Aubry pour le PS ou JF Copé pour l'UMP franchiront-ils rapidement le pas pour mettre en place de telles logistiques ? C'est uen nouvelle course à suivre avec attention.