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Yannis Kiourtsakis, Le Dicôlon, traduit du grec par René Bouchet, Verdier

Publié le 22 mai 2011 par Irigoyen
Yannis Kiourtsakis, Le Dicôlon, traduit du grec par René Bouchet, Verdier

Yannis Kiourtsakis, Le Dicôlon, traduit du grec par René Bouchet, Verdier

Voilà des semaines que j'ai reçu ce livre. Sans une collègue de travail, je ne l'aurais peut-être pas ouvert. Elle conservait en effet sur son bureau le dernier numéro de L'Atelier du roman qu'elle me destinait, connaissant ma passion pour la littérature. Il m'était déjà arrivé d'avoir entre les mains cette revue mais jamais d'êtreautantabsorbé par sa lecture. Il faut dire qu'il y a dans chacun des papiers de ce numéro une auscultation précise et enthousiasmante du dernier livre de l'écrivain grec Yannis Kiourtsakis sans qu'à aucun moment les rédacteurs ne prétendent asséner la vérité. Ils nous disent avec humilité ce qu'ils ont trouvé, ce que leur inspire tel ou thème du « roman ». Ils expliquent sans pour autant conceptualiser.

A l'origine, « l'atelier » - selon Le Robert le mot vient d'astelle, "éclat de bois" - définit le lieu ou des artisans, des ouvriers travaillent en commun. On ressent très fortement cette belle communauté d’esprit. Vous dire que je me sens proche de cette démarche ne vous surprendra donc pas. Le titre Atelier du roman suggère d'ailleurs que rien n'est figé. Surtout pas le roman, genre littéraire dont les lignes bougent sans cesse, rendant sa définition compliquée, forcément incomplète, ce que souligne d’emblée Yannis Kiourtsakis dont le livre commence ainsi :

En montant ce matin sur la colline d'Ekali, je songeais aux livres que j'ai écrits et au livre que je veux écrire – que j'ai toujours voulu écrire, je crois – sans lui avoir encore donné la vie. Car ce que nous faisons est presque toujours différent de ce que nous voulons faire. Voilà une chose qu'avec le temps j'ai fini par apprendre : alors que, depuis mon enfance, j'ai aspiré à écrire des romans, des poèmes, un journal, je n'ai réalisé à ce jour, à quarante-cinq ans, que quelques études qui, si imprégnées qu'elles soient de mon aventure personnelle, demeurent néanmoins très éloignées de mes projets de jeunesse. Je songeais à mes combats infructueux, à mes tentatives inabouties ; à ces milliers de pages raturées que j'ai déchirées ou enfouies au fond d'un tiroir ; à ma difficulté à m'exprimer ; au temps incroyable qu'il me faut parfois pour former une petite phrase. Je pensais aux années qui se sont enfuies et à ma vie qui s'écoule sans laisser de trace sur ces feuillets où je m'obstinais à la gâcher.

Ce livre est d'abord une quête Sur cinq cent pages, l’auteur fouille l'histoire familiale : la sienne, celle de son père, de sa mère. Ces trois existences vont peut-être permettre, sinon d'élucider, du moins d'éclairer d'un jour nouveau ce qui a conduit Haris, le frère du narrateur, à se donner la mort. Un suicide porté comme un fardeau qui rappelle à Yannis Kiourtsakis un personnage du théâtre populaire des Grecs du Pont : le Dicôlon, qui porte en permanence sur son dos le corps de son frère mort.

Oui, les années passant, je le perçois de plus en plus clairement : pour dire quelque chose de nouveau sur le Dicôlon, je dois à présent raconter mon histoire, l'histoire de Haris ; pour poser sur le monde un regard plus pénétrant, pour parler avec plus de justesse de son inépuisable diversité, je dois avant tout regarder en moi : parler de moi dans le monde – et de ce monde en moi.

Cette recherche élargit en permanence le champ d'observation. Il y a d’abord la maisonfamiliale. Viennent ensuite la ville - Athènes (Où cette ville commençait-elle ? Où finissait-elle ?) -, le pays – la Grèce – et enfin le continent – l’Europe où son frère va partir étudier -. Le livre questionne la notion de frontières qu’elles soient spatiales, géographiques ou temporelles - certains passages sont écrits en 1992 et d'autres en 1999 -.

Le temps avait le rythme de ces métamorphoses incessantes, le monde extérieur entrait toujours plus hardiment dans la maison ; et des pensées nouvelles, insoupçonnées, me traversaient l'esprit, des frissons nouveaux me parcouraient le corps.

Le recul de ces sept années permet au narrateur d'interroger les limites de son « moi ». Ce qui explique le passage de la troisième à la première personne. Le récit ancien est soumis à l'analyse. Le « moi » juge le « il » qui a évolué, qui s'est étoffé au contact du monde. Il y a toute une réflexion sur les rapports entre le « dedans » et le « dehors » qui construisent Yannis.

Car en enfermant le monde en moi, en me fabriquant peu à peu une image du monde, ce n'était jamais que moi-même que je façonnais : celui que je devenais chaque jour et cet autre que je suis devenu aujourd'hui et qui, aussi méconnaissable qu'il puisse paraître après tant de métamorphoses, conserve en lui celui que j'étais – oui, ce premier moi, dont je pense si souvent qu'il a disparu sans retour avec le corps et le visage du petit enfant que j'étais, reste toujours tapi dans l'homme mûr que je suis devenu et me submerge tout entier au moment où j'écris, où je m'efforce d'assembler les mots appris de longue date en de nouvelles phrases, d'où surgissent, dans la pénombre, quand j'ai cessé de les attendre, une voix engloutie depuis longtemps, un paysage oublié, un instant d'autrefois, l'enfant que j'étais, indissociable de cet instant, qui vient s'unir à l'homme qui écrit maintenant, à l'instant présent où je me façonne encore moi-même sur la page blanche : celui que j'étais, celui que je suis toujours.

Partir à la recherche du frère mort, c'est donc revenir au point de départ, c'est tenter de démêler l'écheveau pour revenir aux fondations, dans cette patrie qui façonne le jeune Yannis.

Ta patrie, c'est ce lien indéracinable d'un adjectif possessif qui émerge en toi avec les premières sensations, s'introduit un jour dans ton discours et se nourrit pendant toute ta vie du petit enfant que tu as été.

Ta patrie, c'est ton existence première, quand tout est moi et tout est monde.

Plus loin :

Ta patrie, c'est le monde impérissable, immortel, éternel au cœur de toi-même – la racine impérissable, immortelle, éternelle de toi-même.

Ta patrie, c'est ton premier moi – et toute recherche de ton premier moi est un retour.

(...)

Ainsi, ta patrie ne cesse de s'étendre et de s'approfondir ; mais au même moment – quel paradoxe ! - elle s'éloigne, s'éloigne toujours un peu plus.

Car tu commences à apprendre maintenant que tu es une chose et que le monde en est une autre, et que si le monde est peut-être impérissable, immortel et éternel, tu es, toi en tout cas, périssable, mortel et éphémère ; maintenant tu soupçonnes que, si tu n'appartiens pas au monde, rien du monde ne t'appartient, rien, pas même toi-même, puisque – tu le vois bien – ce toi-même t'échappe continuellement et devient un autre, et tu pressens que tu ne pourras jamais le retrouver.

Oui, tu commences à deviner maintenant ce que tu ne cesseras d'apprendre toute ta vie (mais l'as-tu seulement appris aujourd'hui ?) : que tout retour est impossible.

Est-ce donc que ta patrie est justement l'impossible retour : le voyage sans autre fin que la vie ; le temps qui passe sans retour ; ce toi-même que tu ne parviens pas à trouver parce qu'il ne cesse de changer – un lieu qui n'existe que dans ta mémoire ou dans ton imagination et où il est impossible que tu reviennes ?

Le livre invite à réfléchir à la notion de dualité. Sauf que, dans le cas de Yannis Kiourtsakis, cette dualité n’exclue pas. Elle n'invite pas à choisir mais à réunir. Il s'agit donc moins d'un « ou » que d'un « et ».

L'amour, la mort : pourquoi ces deux motifs s'entrelacent-ils si précocement dans ta vie, comme ils le feront plus tard dans ton écriture ? Est-ce un hasard ou un signe qu'adresse à ton existence la profonde, l'insondable parenté entre l'amour et la mort ? Qui peut le savoir ? Pour l'heure, le petit enfant que tu es ne peut pas imaginer cette parenté ; tu la pressentiras plus tard, quand tu auras éprouvé bien des malheurs et beaucoup médité sur le destin des hommes.

Toujours à propos de la mort, plus loin :

si l'amour t'amène à penser à autrui plus qu'à toi-même, la mort te plonge au contraire dans le souci de toi-même, dans la crainte panique pour ton propre sort.

Une fois le chantier du moi entamé, ne « reste » plus alors qu'à s'intéresser en détails à ceux qui l'ont façonné :

Aujourd'hui, au moment où j'écris à leur sujet alors qu'ils ont tous les trois disparu, je pense à eux comme à l'autre part de moi-même – d'ailleurs ne les désignais-je pas, dès mon plus jeune âge, par l'expression « les miens » ?

C’est d’abord au tour du père de Yannis. Cet ancien procureur fut en son temps un homme redouté, même par les puissants. Puis vient la mère qui est devenue épouse après un mariage arrangé. D’où, là encore, une dualité parentale forte :

Elle avait envie du « dehors » - théâtres, cinémas, bals, réceptions et, par-dessus tout, les voyages, la grande passion de sa vie ; lui devait rechercher le « dedans » - la quiétude du foyer et les étreintes amoureuses de sa femme

Et ce couple est évidemment un élément important de la construction du jeune Yannis :

C'est ainsi que je suis devenu ce que je suis devenu : un enfant introverti avec d'intenses moments d'extraversion, tantôt timide et tantôt volubile, avec des poussées de bavardage incoercible ; souvent maussade et mélancolique, mais aussi souvent joyeux et badin ; un enfant gâté, mais plein d'amour-propre ; précocement mûr et incroyablement ingénu : l'esprit rempli de projets audacieux et d'ambitions démesurées, mais prêt à fuir à toutes jambes à la première anicroche ; avec des connaissances qui surprenaient tous les adultes et une ignorance qui me paraît aujourd'hui inouïe, quand j'observe n'importe quel enfant de l'âge que j'avais alors.

Plus loin :

Tu es fait des autres, de l'Autre : des amours de tes parents, du sang et du sperme de tes parents, des gènes qui sont passés de leur corps dans ton corps ; de leurs manières, de leurs habitudes, de leurs gestes et de leurs caractéristiques les plus secrètes, que tu perpétues ; des mots qu'ils t'ont appris et de leurs pensées qui reviennent dans ta pensée, sans même que tu le saches. Ce sont toutes ces choses à la fois, et tant d'autres encore, qui ont constitué ce que tu sens et ce que tu nommes « toi-même » : ce « même » qui est ce qu'il y a de plus « tien » au monde – ce même qui est toi et personne d'autre.

A ce stade de la lecture, vous pourrez penser que ce « roman » n'est rien d'autre qu'une énième déclinaison de l'auto-fiction. Je ne souscris pas à ce point de vue.

Les auteurs d'auto-fiction se regardent souvent le nombril sans aborder les questions littéraires. Yannis Kiourtsakis, lui, fait ce travail. Le tout ressemble à un immense chantier, mais de celanaît peut-être une nouvelle forme d'écriture.

C'est ainsi que j'assemble et que j'écris cette histoire en lambeaux, envahie de tous côtés par l'Histoire – je la vois chaque jour davantage : ce récit ne peut être qu'un fragment infime, mais indissociable de la grande Histoire ; un microcosme que je ne pourrais pas comprendre hors de ce macrocosme.

Le chantier est tel que les frontières de la compréhension de soi semblent hors d’atteinte. La quête de soi équivaut au mythe de Sisyphe. Elle est impossible mais néanmoins passionnante dans ce qu’elle est révélatrice de liens forts :

Et pourtant, les tiens restent toujours autres, ce qui est tien est – et sera toujours – inconnu.

Plus loin :

tu es fait du monde

Et, comme pour conclure :

Toi : l'inconnu du monde.

Quand j'utilise le terme mythe, c'est à dessein :

Et tu te demandes si ce que tu as l'ambition de faire n'est pas un mythe capable d'éclairer quelques facettes de l'histoire, si ce n'est pas une histoire capable de contenir un peu du présent plus permanent du mythe, et si, au fond, ce livre que tu as entrepris d'écrire n'est pas un mélange de mythe et d'histoire, un mythistorima, autrement dit, en grec, un roman ?

Quatre pages plus loin :

Ainsi ton histoire te conduit au mythe, et le mythe à une histoire – ou à l'Histoire.

La Grèce, patrie de la famille Kiourtsakis est comme idéalisée, mythifiée par Yannis …

Et je ressentais – comment le dire ? Et comment l'aurais-je dit alors ? - que par ce contact, par ce marbre, je rencontrais ces hommes très anciens ; qu'ils survivaient d'une certaine manière, quelque part au milieu de ces marbres, dans cette lumière – dans le regard qui absorbait cette lumière à un autre moment du temps, autrement dit dans mon regard, dans mes sens, dans mon toucher, dans mon émotion.

… mais aussi par Haris qui part pour la Belgique étudier l'agronomie. Il envoie des lettres à sa famille où il dit son immense tristesse à se retrouver en pleine zone « barbare » : l'Europe.

comment choisir, en effet, entre une civilisation disparue, que l'on sent encore palpiter en soi, mais qui ne saurait refleurir, et la barbarie civilisée qu'offre l'expatriation ?

Premier signal d'alarme pour la famille : Haris tombe amoureux. La relation fait craindre à la famille l'échec des études. Il n'en sera rien.

Yannis raconte l'histoire de son frère sur la base de lettres manuscrites. Mais il s'interroge sans cesse sur la signification de ces morceaux de papiers, sur ce qu’ils signifient et sur l’utilisation que lui-même en fait:

Qu'est-ce que mon écriture préserve de lui ?

Ce qui est sûr, en revanche, c'est que ces fameuses lettres, si elles ne sont pas porteuses de vérité, n'entrent pas moins en résonance avec l'existence de Yannis. Le dialogue entre le frère mort et le frère vivant continue donc à quarante ans d'intervalle.

Oui, ce qui est étrange, c'est que ces lettres anciennes, enfouies depuis tant d'années, se mettent à parler de mon présent, quarante ans après avoir été écrites, plus de trente ans après la mort de Haris ; qu'elles parlent soudain de moi et quelque fois avec ma propre voix.

En Europe, terre « barbare » pour Haris, le quotidien est ponctuéde nouvelles rencontres : il y a d'abord Ilse, l'Allemande, puis Liv la Norvégienne. Pourtant, la douleur du frère aîné ne semble pas s'estomper pour autant.

Yannis et son cousin Vassilis vont alors rejoindre Haris.

Ce voyage avait été une sorte de retour au pays à l'envers

On peut lire ce livre dans une perspective uniquement historiographique, c'est-à-dire en ne s'intéressant qu'aux liens, distants, entre la Grèce et l'Europe, entre le passé et « l'avenir ».

Oui, c'est une histoire grecque ; et, en l'écrivant, tu crois écrire sur la Grèce moderne elle-même, qui ne cesse de cheminer vers l'Europe et qui ne cesse de redevenir l'Europe – qui ne cesse de se chercher dans l'Europe.

Car la Grèce dont il est question se situe alors aux frontières extérieures de l'Europe.

Oui, la Grèce (…) cet ailleurs par rapport au monde actuel.

Un ailleurs qui redevient proche lors du décès du père, ce qui donne lieu à des passages d'une rare beauté :

La robe de chambre qu'il mettait l'après-midi restée pendue au portemanteau, cette robe de chambre qui gardait l'odeur de son corps – le soir je me glissais presque en cachette dans la grande chambre à coucher, j'y enfonçais mon visage et je respirais profondément, en m'efforçant d'inhaler cette odeur dans mon propre corps, comme si j'avais pu recréer mon père en moi, au moment où les vêtement vide ne cessait de montrer qu'il était parti, qu'il n'était plus là.

Ce long voyage, qui passe par de nombreux allers-retours entre la Grèce et l'Europe - Yannis part ensuite étudier à Paris – est indispensable à la formation du narrateur...

Tout simplement, il fallait que je quitte la Grèce pour revenir en Grèce.

… mais celui-ci – et c’est là que « Le Dicôlon » est aussi une réflexion sur la forme littéraire – prend conscience qu’une existence ne se comprendque lorsqu’elle a été mise en mots. Y a-t-il plus bel hommage à la littérature ?

Non, tu ne connais pas la vie quand tu la vis ; tu ne commences à l'apprendre que lorsque tu la revis par la mémoire ; et tu ne la revis jamais aussi bien que quand tu l'écris – quand tu la transformes précisément en histoire.

Plus loin :

tu as vécu pour dire cette histoire ; pour écrire ce livre qui recherche le sens de ta vie et de la vie de ton frère – à supposer que votre vie ait un sens, que la vie ait un sens.

Cette odyssée s’achève ainsi :

Voilà ce que tu n'as compris qu'au moment où ton livre touche à sa fin : ce n'est qu'en faisant de ta vie un roman, en racontant tout ce que tu as vécu et en essayant de le voir sous un angle neuf – en considérant l'autre comme s'il était toi-même et en t'observant comme si tu étais un autre, en regardant ton passé comme s'il était un présent et ton présent comme s'il était encore pour toi un futur : ce n'est que par de tels « mensonges » que tu dévoiles l'amère vérité de ta vie.

Oui, c'est étrange, mais à présent tu le sais : c'est seulement si tu vois ta vie comme un roman que tu atteins le noyau caché de la vie.

(…)

Réfléchis à cela : il n'a réussi à s'enraciner ni en Grèce ni en Europe – non, il n'a pu devenir ni un Grec, ni un Européen ; il ne devait jamais revenir en Grèce, mais il ne devait pas trouver non plus, nulle part dans le monde, la nouvelle patrie qu'il cherchait, si bien qu'il a dû mettre un terme à sa vie en terre étrangère – si bien que la mort, sa mort prématurée, violente, volontaire, est devenue son unique retour. Et cette histoire qui s'est déroulée jadis à l'étranger n'est pas encore achevée – elle continue aujourd'hui à travers toi. Car tu n'as pas réussi, toi non plus, à prendre racine en Europe, et pas davantage en Grèce – même si tu n'as jamais cherché d'y retourner : au fond, bien que tu vives depuis des années dans ce pays qui porte le nom de Grèce, tu n'y es pas encore retourné (mais donc reviendras-tu en Grèce ?). Non, tu ne devais pas revenir, toi non plus, dans ta patrie ; toi non plus, tu ne devais jamais trouver nulle part dans le monde la nouvelle patrie que tu cherchais ; telle est l'histoire de l'exil de votre âme : une histoire d'émigration, une histoire d'impossible retour.

J’ai d’abord lubeaucoup de gravité dans ces phrases. Peut-être parce qu’elles marquent la fin d’un cycle : hommage a été rendu, et de quelle manière à ce frère mort. Mais elles annoncent aussi la poursuite d’un travail littéraire porteur de belles promesses.

Les « romans » qui s’achèvent sur la notion d’un « impossible retour » méritent la plus grande attention.

J’attends le prochain Kiourtsakis avec une vive impatience.


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