Jouer au golf et pas à la balle

Publié le 08 février 2008 par Brigitte Contois

Une conception radicalement différente mais qui sonde le fond des choses et de soi. Ce serait ma définition de mon expérience de coach golf. L'idée est venue d'un ami suite à mes mésaventures sur le parcours. Je ne m'éclate pas, car faire 18 trous relève plus du parcours du combattant qu'une partie de plaisir. Même si j'essaie d'enlever la pression et toutes les peurs d'envoyer la balle là où il ne faut pas, je garde le sentiment de boulet, contrainte et forcée de ramasser la balle quand les partenaires continuent d'avancer devant et qu'on a notre balle là seulement à 80 mètres du départ du par 5. J'ai pris une séance de coach golf et j'en suis ravie. J'ai compris un tas de choses sur mon jeu et moi.
Avant le départ, un golfeur passe à côté de moi et de mon coach et dit :
-C'est vous la fameuse élue ?
- Oui, dis-je en souriant
- Vous avez bien de la chance, dit -il en s'adressant à mon coach
- C'est moi qui ai de la chance, dis-je en réponse au golfeur
Mon coach répond également :
-Mais vous aussi pouvez avoir cette chance.
Et là le golfeur fait le sourd et nous ignore totalement.
Parfaite illustration sur les a priori des services d'un coach " c'est bien pour les autres, moi j'en ai pas besoin ". S'il n'en a pas besoin, tant mieux pour lui mai vu sa réaction, je n'aurai pas envie de jouer avec lui.
Mon coach, François Sibilia, ne travaille pas sur le mental comme on peut le lire partout, mental par-ci mental par là,.Partout vraiment partout à propos du le golf, technique et mental. J'ai compris beaucoup de choses en faisant abstraction de la technique. Simplement en jouant le trou par objectif, en oubliant la posture, le geste, la trajectoire, le dosage et la balle, j'ai déjà joué beaucoup mieux rien qu'avec cette mise en situation.
Ensuite, j'ai compris une chose essentielle : on joue au golf, on ne joue pas à la balle. En se focalisant sur la balle (bien la toucher, la mettre là où on veut, l'envoyer etc.), on oublie tout le reste et on est esclave de la balle. On se met des pressions infondées. Quand la balle ne va pas là où on veut (soyons honnêtes, dans 90% des cas), le premier sentiment est de la déception (tristesse pour moi) ou de la colère car on y met de l'affectif. Encore une autre erreur. L'affectif nous met une pression : on veut gagner pour être le meilleur. Pourquoi ? Etre content, mettre la pâtée aux autres, c'est de l'affectif, il n' y a pas de progrès personnel. L'essentiel est de séparer le mental du jeu. Le mental est digne de la méthode Coué. " Je la mets sur le green car je peux le faire ". Bam, dans l'eau. L'approche n'est pas là. Ce n'est pas la " balle " car c'est notre mouvement. Sur la capacité à le " faire ", on se met en péril avec de l'affectif. On a tout faux. Il faut faire un avec soi et le club.
J'ai compris cela, surtout en dépassant un obstacle d'eau que je croyais insurmontable. J'ai très bien joué en pensant à mon corps. Le résultat était une balle à quelques mètres du trou et un sentiment de tranquilité. Une quiétude qui n'avait rien à voir avec de la satisfaction.
On peut adhérer ou pas à cette idée. Ce n'est pas une " sensiblerie de nana " car chacun peut jouer avec un ressenti. J'ai posé la question sur le sujet " les femmes tienent la sensibilité, les hommes de la compétition ". Donc tous " égaux " au golf.
J'ai appris que je jouais avec moi et pas contre moi. C'est très important. Accepter la réalité et ne pas s'abreuver d'illusions
Il me reste à revoir quelques essentiels comme mon équilibre et les défauts " habituels ", épaules et autres. Je pense que ça ira pour moi.
Je suis contente de ma reprise avec mon 360° sur moi-même. J'ai même plus du tout peur de jouer avec des amis la semaine prochaine, je suis sereine. Je pense que je n'ai que des progrès à faire maintenant.