Car ce livre univers ne ressemble à rien de ce que j'ai lu auparavant. Cela part d'une idée absurde à savoir qu'une horde, 23 personnalités, contre du vent d'extrême-aval jusqu'à un extrême-amont mystérieux. Pour un Breton, c'est un peu inhabituel de se dire que le vent ne souffle que dans un sens... mais il faut avouer que le monde de Damasio tient la route et plus encore son histoire, une aventure jonglant avec des hypothèses métaphysiques de toute façon aussi inconcevables que l'univers dans lequel nous vivons, mais qui, tissées, crééent une sorte de vérité.
Je pourrais citer des dizaines de passages, mais j'aurais trop peur de ne livrer qu'un aspect de cette histoire alors je vous invite plutôt à le lire vous-mêmes.
Alain Damasio est un styliste, il utilise beaucoup de vocabulaire, joue avec les mots, en invente. ça fait plaisir de lire encore des écrivains de ce genre à notre époque où se multiplient sur
les rayons des merdes innommables de quelques stars incapables d'aligner deux mots et/ou qui laissent le travail à un nègre qui parvient à sublimer leur pauvreté intellectuelle pour en faire des
héros factices brillant uniquement aux yeux de ceux qui y croient.
L'originalité domine dans le livre de la pagination à la technique de narration en passant par la ponctuation. C'est un livre initiatique, un livre qui pose plus de questions qu'il n'y répond, un livre où l'ennui n'existe pas, un "livre vent" tant ça déroule, un livre à la cosmogonie presque magique, mais finalement plausible, un livre qui transforme, un livre qui ne critique pas, mais qui décrit l'absurde (le contre), l'injustice sociale (Alticcio), l'entêtement (Norska), l'injustice tout court, de la Vie en somme. Plus fort que le café pour quelqu'un qui ne veut pas dormir...