TOUT EN DÉCLINANT L’INVITATION AUX CONSULTATIONS POLITIQUES
AHD 54 demande le bulletin de santé de Bouteflika
La santé du président Bouteflika, qui était apparu extrêmement affaibli lors de son discours à la nation du 15 avril dernier, est en passe de devenir une préoccupation politique saillante. Après Me Ali Yahia Abdennour qui a appelé à appliquer l’article 88 de la Constitution, c’est au tour du président AHD 54, Ali Fawzi Rebaïne, de réclamer que soit rendu public le bulletin de santé du président.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) -
On doit de reconnaître au président de AHD 54 de clamer haut et fort ce que nombre d’hommes politiques penseraient fort assurément tout bas. «Conformément à la Constitution, le parti AHD 54 réclame le bulletin de santé du président de la République, et ce, pour savoir si ce dernier jouit de ses capacités à poursuivre ses missions », a réclamé le parti dans un communiqué rendu public hier. AHD 54, qui a réuni son secrétariat vendredi à Alger, s’est également prononcé sur ce qui domine en ce moment l’actualité politique, à savoir les consultations en vue des réformes politiques annoncées que Bensalah et ses deux assesseurs ont entamées depuis hier. Le parti a estimé que c’est une évidence que de permettre à toutes les parties sans exclusive de jouir de leurs droits politiques. AHD 54 dira clairement qu’il ne participera pas aux consultations pour lesquelles il a été invité par le ministère de l’Intérieur le 17 mai dernier. Le parti de Fawzi Rebaïne n’est pas convaincu par la démarche du chef de l’Etat. Il dit, en effet, tenir toujours à sa revendication d’une élection présidentielle anticipée. «Le parti AHD 54 reste fidèle à ses propositions pour une sortie de crise pacifique, et ce, à travers l’organisation d’une élection présidentielle anticipée sous l’égide d’un gouvernement de transition. Les consultations pour les réformes politiques interviendront après», a souligné AHD 54. La demande de Fawzi Rebaïne s’inscrit a contrario de la démarche préconisée par le chef de l’Etat. D’ailleurs, le patron de AHD 54 considère que telle que formulée, l’initiative du président Bouteflika n’augure rien de bon pour les libertés démocratiques. «La manière d’agir du président de la République va sans doute étrangler un peu plus les libertés démocratiques, comme ce fut le cas lors de ses deux précédents mandats et va aussi permettre à l’Etat de poursuivre sa mainmise sur la vie politique nationale », a estimé encore AHD 54 qui a ajouté que «si l’Etat était sincère dans sa volonté d’introduire des réformes, il n’avait qu’à organiser une rencontre nationale de tous les acteurs politiques, laquelle rencontre serait diffusée en direct dans les médias».
S. A. I.