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La politique reprend ses droits. Alors que la chute de DSK la transformé en favori des primaires du PS François Hollande a poursuivi sa campagne vendredi, dans la ville de Dijon.
Passé du statut d’outsider à celui de favori des primaires du Parti socialiste après la chute de Dominique Strauss-Kahn, François Hollande avait choisi de rester très discret. Après avoir été relativement absent des médias durant cinq jours, l’ancien premier secrétaire du PS est reparti vendredi battre la campagne.
Pour prendre un bol d’air, le candidat déclaré aux primaires socialistes s’est offert un déplacement à Dijon. Accueilli chaleureusement par François Rebsamen, le sénateur maire de la ville, la journée était placée sous le signe de la culture urbaine. Cette série de rencontres avec des artistes locaux était « prévue de longue date et pas du tout liée à quelque événement que ce soit », a précisé d’emblée l’ancien premier secrétaire.
« Comme si de rien n’était »
En arpentant les rues de la ville, teint hâlé, visage souriant et allure enthousiaste, François Hollande donne l’impression de ne faire comme si de rien n’était.
Rattrapé par les questions de la presse sur l’inculpation de Dominique Strauss-Kahn tout au long de la journée, l’ancien premier secrétaire s’est évertué à dissocier l’affaire impliquant l’ancien patron du FMI et le Parti socialiste. « L’affaire concerne une personne. Le PS n’est pas moralement touché par cette affaire. Ca ne change en rien ma façon de faire campagne », assure-t-il à plusieurs reprises.
Composant avec l’agenda prévu par François Rebsamen, le Corrézien a multiplié les visites dans des centres et des ateliers artistiques de la ville de Dijon. Compte tenu des circonstances, François Hollande a cherché à donner une dimension très politique à son discours culturel en y associant notamment le thème de la jeunesse ou de la mixité sociale. Lors d’une table ronde avec des artistes locaux, il a ainsi expliqué que l’ »expression culturelle pouvait permettre une reconnaissance de la diversité et un mieux vivre ensemble ».
Culture politique
Mais tous les chemins ramènent à la politique. Lors de la visite de l’atelier du célèbre peintre franco-chinois Yan Pei Ming, François Hollande s’est mis à observer avec insistance une peinture représentant deux tigres se faisant face. Alors que les observateurs présents voyaient dans ce tableau une préfiguration du duel qui va l’opposer à l’actuelle Première secrétaire, le candidat s’est mis à croire à une fin heureuse: « Ces deux tigres savent ce qu’ils ont à faire, s’unir. »
Pendant que leur champion se laisse aller à des divagations romantiques, deux membres de sa garde rapprochée commentent à l’extérieur du bâtiment les dernières échos provenant de Solférino. Alors que de nombreux strauss-kahniens pourraient rejoindre Aubry et que s’esquisse un front « Tout sauf Hollande », un des plus fervents soutiens de DSK, le sénateur François Patriat vient saluer le candidat en campagne.
De quoi appuyer l’argumentaire des partisans d’Hollande, qui se veulent rassurants. « On s’attend à des alliances improbables mais l’élection ne se fera pas avec un ralliement d’éléphants ou d’éléphanteaux, analyse un proche. Ils n’ont toujours rien compris. Ils sont en train de rejouer le congrès de Reims alors que les primaires sont ouvertes à tous les sympathisants de la gauche. Ca n’a strictement rien à voir. »
En apesanteur
François Hollande préfère répondre par l’ironie: « Au PS, je n’ai que des amis, même s’ils n’en sont pas tous convaincus. » Alors que certains cadres du parti appellent à l’union sacrée derrière Martine Aubry, il rétorque: « Quand je n’étais pas numéro un, on me disait que je n’avais pas de chance. Voilà que je suis numéro un, et on me dit que je n’ai pas de chance. »
En campagne depuis maintenant deux mois, François Hollande estime qu’il a pris suffisamment de hauteur pour ne pas se mettre à commenter les bisbilles internes du parti.
Cependant il n’a pas caché son plaisir d’être escorté par cinquante journalistes pour une journée culturelle. Il en a d’ailleurs profité pour poursuivre son opération séduction des médias.
viaHollande, une partie de campagne pour tourner la page DSK – LEXPRESS.