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« Que Christine Lagarde prenne la succession de DSK à la tête du FM, voilà qui me réjouirait. Mais sûrement pas pour les mêmes motifs que ceux qu’on entend débiter à longueur d’antenne depuis quarante huit heures. D’abord car cela lèverait définitivement toute ambiguïté sur ce qu’est le FMI et sa politique. Le FMI dont il a été largement mis en avant l’étiquette socialiste de son président pour masquer le caractère néolibéral des remèdes qu’il a continué de prescrire aux pays qui ont eu le malheur de devoir faire appel à ses services au cours des dernières années.Sornettes que sont toutes les belles histoires que racontent en chœur ces économistes en prétendant que DSK aurait été avec le FMI et l’Union européenne le sauveur de la Grèce alors que la Grèce va aujourd’hui beaucoup plus mal qu’il y a un an et demi. Forte de ce constat, mais faisant porter la responsabilité de cet échec aux Grecs eux-mêmes, la marquise Lagarde ne s’est pas gênée il y a quelques jours pour dire tout le mal qu’elle pensait de ces manants. Ces Grecs qui renâclent à accepter de plein gré la terrible potion antisociale que leur ont délivrée le FMI et l’Union européenne. C’est qu’ils refusent – on les comprend – d’avaler ce remède qui va les achever.Ces mesures antisociales, qui font avec les privatisations, la charpente des plans de rigueur, se généralisent partout en Europe pour mettre à genoux après la Lettonie, la Grèce, l’Irlande, le Portugal, demain l’Espagne et après-demain la France et faire payer aux populations l’ardoise de la crise fabriquée par les banquiers. Lesquels dans le même temps ont retrouvé le sourire, et peuvent reprendre comme auparavant leur course folle.Je serai donc pour ma part ravi que ces politiques de malheur soient totalement menées et assumées par une ultralibérale dogmatique comme est Christine Lagarde. Au moins ainsi, l’adversaire sera clairement désigné. Après les Grecs et les Portugais, les Espagnols commencent de descendre dans la rue pour manifester leur hostilité aux mesures qu’on leur prépare. Nous ne perdons rien pour attendre.Et pour ceux qui auraient encore le moindre doute sur le rôle que jouent les États-Unis dans le FMI, je les invite à considérer un instant la manière dont le Secrétaire d’État au Trésor américain Timothy Geithner a sifflé la fin de partie pour Strauss-Kahn en l’invitant publiquement à démissionner immédiatement de son poste de directeur avant qu’il ne soit viré. Au moins, comme cela, c’est clair ! »Reynald HarlautParti de Gauche, membre du Front de Gauche