Je lis ici et là qu'Eric Woerth tiendrait sa revanche avec la mise en accusation de Dominique Strauss-Kahn. D'où ses multiples apparitions sur les plateaux Télé alors qu'il faisait profil bas. Il est tout de même étrange que cet ancien ministre, ancien trésorier de l'UMP, époux de qui vous savez, mêlé à l'affaire Bettencourt et à la vente de l'hippodrome de Compiègne dans des conditions que la justice éclairera (ou pas…s'agissant de la Cour de justice de la République composée de parlementaires) se présente vêtu de lin blanc et de probité candide.
J'aimerais bien savoir en quoi les crimes (éventuels) de DSK exonèrent M. Woerth de ses responsabilités et de ses (éventuels) écarts à la loi. On peut, à la limite, comprendre son empressement à stigmatiser des responsables socialistes accusateurs mais, si je ne m'abuse, les reproches qu'on fait à M. Woerth sont adressés à quelqu'un qui était ministre de la République et trésorier chargé de trouver des fonds pour les campagnes de l'UMP, le parti de la majorité présidentielle. Ces actes ont eu des conséquences sur les fonds publics et peut-être y a-t-il quelque chose de légitime à demander des comptes à quelqu'un qui engage l'argent des contribuables, non ?
Il est commun de dire que tout le monde sait être sage après coup. Eric Woerth joue donc sa propre réhabilitation. Il est important que les commentateurs et surtout les politiques de gauche ne se laissent pas marcher dessus par ces gouvernants qui pensent, avec les ennuis judiciaires de DSK, équilibrer les plateaux de la balance. Les turpitudes individuelles d'un homme n'auront jamais les mêmes conséquences pour le peuple qu'un système de classe fondé sur l'appât du gain et la cupidité au service d'une minorité pleine aux as. Il est seulement dommage que des hommes dits de gauche (et heureusement peu nombreux) cèdent parfois à ces sirènes.