Revirement : Tristane Banon à la rescousse de DSK

Publié le 21 mai 2011 par Fcollette

Tristane Banon, la jeune femme qui accuse Dominique Strauss Kahn d’avoir tenté de la violer en 2002 vient d’effectuer un revirement spectaculaire. Par le biais de son avocat, elle a annoncé qu’elle ne portera pas plainte contre DSK tant que le procès ne sera pas terminé et que de plus, elle refusera de témoigner à New York au procès de DSK.

Examinons les conséquences de ces deux points :

- Les faits supposés dont elle accuse DSK remonteraient à 2002 et seraient donc prescrit en 2012, autant dire qu’annoncer qu’elle ne portera pas plainte tant que le procès américain ne sera pas terminé revient à en abandonner l’idée. Mais, et c’est là que s’est subtil, en laissant en suspens l’éventualité d’une plainte, elle conserve un potentiel de menace qui lui laisse encore une place dans le cirque médiatique autour de ce procès.

- Le refus de témoigner au procès oublie que la justice ne laisse pas le choix à ceux qui ont connaissance de faits de nature à éclairer un procès dans un sens ou dans un autre. Il y a en France une obligation de témoigner, et la France est tenue par un traité d’entraide avec les Etats-Unis qui fait que, si la justice américaine le demande, Tristane Banon sera obligée de déposer, sous serment.

Sauf si l’etat français invoque que ce témoignage pourra porter atteinte à “sa souveraineté, à sa sécurité, à son ordre public ou à d’autres intérêts essentiels.” On imagine mal que Sarkozy invoque une de ces raisons, mais n’oublions pas que tout est possible en France en ce moment.

Par contre, Tristane Banon pourra refuser de subir un interrogatoire contradictoire en direct, face au jury américain. Aucune sanction n’est en effet prévu par le traité d’entraide, au cas où elle ne se presenterait pas à une convocation. Il lui faudra par contre éviter de se déplacer aux USA pendant un certain temps, sinon la justice locale pourra l’y forcer.

Si la justice américaine le demande, Tristane Banon sera donc entendue en France, qu’elle le veuille ou non, et l’ensemble des document sonores et écrits concernant son audition seront transmis à la justice américaine.

Ce revirement est une véritable aubaine pour DSK.

En effet, le procureur a déjà évoqué le cas de Tristane Banon pour montrer qu’il existait un précédent dans le comportement de violeur de DSK, et l’on sait à quel point ce genre d’antécédents pèsent lourds dans un procès pour viol.

Le refus de Tristane Banon de se présenter devant la cour pourra maintenant être aisément utilisé par la défense pour montrer que celle-ci ne cherchait qu’à se faire de la publicité en utilisant la réputation sulfureuse de DSK mais que ses allégations ne reposent sur aucun fait réel, ou du moins pas suffisants pour qu’elle vienne les présenter elle même devant un jury.

Par effet de transposition, cela permettra de distiller le doute dans l’esprit des jurés en sous entendant que peut être, la femme de ménage qui accuse DSK, elle aussi, n’a cherché qu’à obtenir des avantages pour elle, financiers en particulier, en utilisant à son profit la réputation de DSK dont elle avait parfaitement connaissance en tant que francophone, et qu’in fine, elle a monté toute cette affaire en ayant un relation sexuelle consentie avec DSK puis en simulant le viol.

On ne saura jamais ce qui s’est passé entre DSK et Tristane Banon, tant la parole de celle-ci est maintenant devenue illisible.

Victime douloureuse ou manipulatrice à la recherche de publicité, elle seule le saura jamais.

En attendant, pour la publicité personnelle, c’est réussi, de même, pour affaiblir la position de la femme de ménage qui accuse DSK, c’est réussi aussi !

Volontaire ou non, voilà un magistral coup double.

On ne fera pas à Tristane Banon l’affront de penser que pour elle qui vit dans le même monde que DSK, cette femme qui aurait besoin de son témoignage n’est après tout qu’une femme de ménage et qui plus est, une émigrée africaine.

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