Frédéric Clavère, Sylvie Réno & Lionel Scoccimaro
vernissage le jeudi 26 mai de 18h30 à 21h
Mauvais genre réunit trois artistes qui ne s’embarrassent pas de préséance pour témoigner de la vanité de nos existences, pointer du doigt nos petites astuces bien dérisoires pour croire la vie formidable et dénoncer l’absurdité de nos petits arrangements quotidiens. Violence, angoisse, désir, mélancolie et romantisme s’entrechoquent dans cette exposition détonnante et dérangeante.
Fascinante et terrifiante, hilarante et angoissante, l’oeuvre à l’esthétique gore de Frédéric Clavère nous projette avec une diabolique efficacité dans des tableaux où la face noire de l’humanité vient se donner en représentation révélant les ignominies tapies dans les recoins de notre histoire. Le monstrueux y devient l’ordinaire du monde, la sexualité y est un lapsus mis à jour. Puisant autant dans les réserves du grand art que dans celles de la culture populaire, Frédéric Clavère sertit ses scènes de mauvais genre d’humour insolent et d’un usage iconoclaste du mauvais goût.
Browing, Hecler&Koch, Hauser, Delta Gold Cup et autres flingues peuplent l’univers « cartonisé » et compulsif de Sylvie Réno qui confectionne avec virtuosité et obsession des doubles inoffensifs, des apparences désactivées, des artefacts innocents de ces objets de fascination et de terreur. Avec une patiente ironie et une désinvolture effrontée, l’artiste expose également ses « petites » collections de curiosités, inventaire de plaisirs et dépendances, de désirs et dérives. Subutex, Rohypnol, Atarax, Heineken et Vodka, l’armoire à pharmacie de Sylvie Réno amèrement nommée « Dr Maman » pallie à toutes les angoisses.
Profondément underground par ses détournements et sa lecture décalée du monde, l’oeuvre de Lionel Scoccimaro tend aux univers du surf, du custom, du skateboard, bref à une contre-culture d’origine nord américaine dont elle adopte les codes visuels. Sous les sunlights du kitsh et du pop, les oeuvres méchamment raccoleuses de Lionel Scoccimaro, bardées des couleurs de la frime et moulées dans les formes innocentes de l’enfance s’imposent comme des miroirs déformants des pulsions contemporaines: celles qui font basculer chacun vers les mondes enchantés de l’enfance, avant qu’un sauvage désir de transgression ne fasse irruption.
Dans le cadre du week-end de l’art contemporain PinkPong 2011