Critique : « L'exercice de l'Etat » de Pierre Schoeller

Par Cannes En Live !

De : Pierre Schoeller
Avec : Olivier Gourmet, Michel Blanc, Zabou Breitman, Laurent Stocker, Sylvain Deblé
Genre : Comédie dramatique
Durée : 112 mn
Pays : France
Selection : Un Certain Regard


Synopsis : Le ministre des Transports Bertrand Saint-Jean est réveillé en pleine nuit par son directeur de cabinet. Un car a basculé dans un ravin. Il y va, il n’a pas le choix. Ainsi commence l’odyssée d’un homme d’Etat dans un monde toujours plus complexe et hostile. Vitesse, lutte de pouvoirs, chaos, crise économique… Tout s’enchaîne et se percute. Une urgence chasse l’autre. A quels sacrifices les hommes sont-ils prêts ? Jusqu’où tiendront-ils, dans un État qui dévorent ceux qui le servent ?

Les Notes

Olivier


La critique d'Olivier

Après l'étrange Pater mardi après-midi (ne cherchez pas, je n'ai pas encore écrit la critique), La conquête mercredi soir, j'ai enchaîné jeudi matin avec L'exercice de l'Etat, 3e film français sur le pouvoir politique, 3e vision sur un même theme, produit par les frères Dardenne. Alors que La conquête jouait beaucoup sur la forme (les ressemblances, les voix, les attitudes de Chirac, Villepin et Sarkozy), Pierre Schoeller s'attache au fond, et décrit avec brio la lutte de pouvoir au sein d'un gouvernement fictif. Olivier Gourmet en ministre des transports et Michel Blanc en énarque directeur de cabinet sont brillants. Alors que j'écris ces lignes plus de 48h plus tard, pour cause d'agenda cannois bien rempli, je me rends compte que ce qui m'a le plus marqué dans ce film, c'est sa scène d'ouverture, fantasmatique, onirique, surréaliste : au sein d'un bureau ministériel, de mysterieuses silhouettes noires entourent une magnifique jeune femme brune, entierement nue. Lentement, avec grâce et élegance, la jeune femme (l'actrice Brigitte Lo Cicero pour ne pas la nommer) s'avance vers un crocodile, et se jette dans sa gueule béante. Wouaaah. Moi qui avais seulement dormi 4h la nuit précédente, ça m'a bien reveillé !