J'avais encore plus aimé Breaking The Waves, 5 ans plus tard, qui était aussi plein de trouvailles techniques, colorés fort agréablement, interprété magnifiquement par Emma Watson et ses grands yeux verts et musicalement plutôt inspiré dans un découpage presque littéraire de cette histoire de dévouement, de sacrifices, de vulnérabilité et de foi.
J'ai DÉTESTÉ Dancer in The Dark dès la scène d'ouverture. Déjà, mon cheminent sur Von Trier était commencé. Je sentais qu'il voulait vraiment être la star de ses films et ça m'agaçait. La scène d'ouverture de Dancer in The Dark est un long plan noir (in the dark) où une musique y est jouée franchement (trop) longtemps. Peut-être voulait-il que nous nous imaginions en train de danser dans le noir. Moi j'ai compris qu'il voulait nous sortir de notre état de "gens-du-quotidien-entrés-dans-une-salle-de-cinéma- pour-y-voir-un-film" pour nous soumettre à son film, une comédie musicale, genre que j'avais oublié à quel point je méprisais (et pourtant j'ai 4 albums de Björk!).
Je me suis accordé le droit de voir Dogville quand même. Et là ça m'a frappé comme une tonne de brique.
Dancer in The Dark: l'histoire d'une mère monoparentale qui perd peu à peu la vue, qui sacrifie toute ses économies afin de trouver les fonds pour payer un remède qui sauverait son fils du même problème de cécité et qui sombre dans le désespoir et la folie quand elle se fait voler toute sa fortune.
Dogville: L'histoire d'une jeune femme qui deviendra l'esclave sexuelle etr ménagère de toute la ville...
Entends-je le mot mysoginie?
Il a eut le culot de dédicacer ce film a Katryn Cartlidge, actrice décédée trop tôt en 2003 et qui avait joué dans Breaking The Waves.
L'histoire d'une esclave sexuelle, battue par le village? Honorant pour Cartlidge?
Pukapab, c'est là que j'ai largué Lars.
N'ai rien voulu savoir d'Antichrist.
Von Trier n'était plus à mon agenda.
Souffrant de graves et interminables dépressions, j'ai compris que Von Trier était malade. Le monde des arts (et le sport) sont de bons refuges pour les gens malades. On peut y transformer ses maniaco-dépressions en talent (Robin Williams, Robert Downey Jr, Sean Penn, Julie Snyder et combien d'autres).
VonTrier n'aime pas les femmes. Ou il les aimes désintégrées. Mises en abimes.
Le problème c'est qu'il se déteste probablement aussi. Et sa manière de lutter contre cette haine envers lui-même c'est de jouer la carte de l'arrogance et de poser de telles bombes qu'elles en occulteront son malaise intérieur. Sur pellicule ou au micro. Souvent aux deux places en même temps selon la grandeur du mal-être.
Moi je ne cours plus ses psychanalyses malsaines.
J'ai suffisament des miennes.
Et j'ai encore envie de rire.
L'humour de Von Trier, très peu pour moi.
Von Trier c'est la voiture qui voius dépasse sur l'autoroute à 200 km/h.
C'est aussi la même voiture que vous croisez plus loin, écrasée contre un arbre dans le champs.
Une innocente morte sur le banc des passagers.