En allant assister à la présentation de la saison prochaine au théâtre du Rond-Point (dont je parlerai prochainement) j’ai remarqué qu’Obludarium allait être joué devant les parisiens du 24 mai au 2 juillet. Les nancéens ont pu le voir il y a deux ans. J’ai eu la chance d’y assister l’hiver 2010.
Je vous souhaite d’avoir de la place car la jauge est petite. Petr Forman justifie le parti-pris de mise en scène : l’espace est limité parce que nous sommes tous limités.
Vous vivrez vraiment des instants magiques en suivant par exemple des yeux les évolutions si particulières d'une écuyère en tutu rouge (voir ci-contre).
Je ne vais pas me plagier moi-même et j’invite les sceptiques à lire la critique que j’ai écrite en janvier 2010. Le voyage jusqu’à Paris se justifie pour les retardataires.
Revenons à Monteverdi.Le spectacle, révélé l'an dernier au festival Passages et actuellement, encore en tournée, se compose de deux opéras courts, d'abord le Combat de Tancrède et Clorinde (non photographié ici) suivi du Bal des Ingrates. Le metteur en scène lituanien Gintaras Varnas a joué à fond la carte baroque en employant des marionnettes auxquelles il donne vie comme si c'étaient des personnages humains.
Il ne faut pas moins de quatre manipulateurs pour animer les chevaliers en armure et mimer le combat. Les Ingrates évoluent par contre devant une seule danseuse.
Observez les photos. Leurs têtes démesurées par rapport à la finesse de leurs bras (qui sont ceux des danseuses) apportent du merveilleux à ce ballet si particulier.
L'orchestre est toujours à vue sur un podium qui se détache sur fond de nuit étoilée.
La présence des chanteurs lyriques est parfaitement intégrée dans la scénographie. Mention spéciale aux lumières de Vilius Vilutis qui dirige le regard du spectateur juste là où il faut, faisant complètement oublier les manipulateurs.
Tout est magique avant d'être révélé au public au moment des saluts. Les applaudissement témoignent alors de notre enthousiasme.
Seul bémol, si je puis dire, le surtitrage en français qui est placé au-dessus de la scène alors qu'il serait plus lisible s'il apparaissait au niveau du plateau, c'est-à-dire juste où se situe l'action.
Car à naviguer alternativement entre le haut et le bas du cadre le spectateur perd un peu du texte ou de l'image. Sauf à parler couramment italien. C'est dommage.
Cette question du surtitrage mérite d'être posée. Le dispositif est généralement insuffisamment travaillé. Je me souviens d'une intégrale Ibsen en espagnol au théâtre de l'Onde, à Vélizy en mars dernier qui a fait fuir les trois quarts des spectateurs à l'entracte. Le surtitrage était pâle, les comédiens surexposés, et l'œil humain ne parvenait que très péniblement à faire les mises au point successives. Maux de tête assuré pour 48 heures.
Le théâtre Firmin Gémier la Piscine de Châtenay-Malabry clôturait en beauté une saison riche et variée. Sans nostalgie puisque le public sait qu'il y a un prolongement hors les murs avec le Festival Solstice qui démarre le 17 juin.
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