Si on part du principe qu’une actualité a une résonance proportionnelle aux mythes, aux valeurs ou aux préoccupations qu’elle incarne ou fait ressortir, on dira que l’affaire DSK est le top exemple en la matière.
Un blog DSK, crée pour l’affaire avec un jeu DSK, le relais de parodies et même d’un tee-shirt DSK : c’est le merchandising audience du net. Avec comme première figure incarnée, celle de la moquerie du puissant qui est tombé. Un humour pas toujours drôle, la satire qui n’a pas forcément un fonds de méchanceté mais qui est comme un moyen de relativiser la lourdeur et la gravité de la situation.
DSK complot, bien sûr. Le coup monté contre Dominique Strauss Kahn, trop en vue, trop parti gagnant, trop riche, trop success story. Il y a les théories du complot DSK des professionnels du genre : citoyens lambdas ou possesseurs de blogs ( qui donnent du grain à moudre aux premiers) . Mais qui est derrière , c’est la question qu’il faut poser, la question qui crée l’énergie de sa réponse : un cartel de banques, l’UMP, le gouvernement israélien, des membres du FMI.
Un autre mythe donc : les grands de ce monde sont soit des saints ( si ils tombent, c’est qu’on les a fait tomber) soit des loups et leur chute est un des coups portés dans cette lutte secrète mais qui forcément existe entre des gens assoiffés de pouvoir.
DSK sexe, le DSK priape qui ne peut résister à la vue d’une femme de chambre que l’on dit belle femme. Quoi? Le fantasme de la soubrette et aussi ce goût des affaires de sexe, de la grivoiserie innocente en bandes cigares journal qui émet des jugements sur des fesses qui passe à cette culture française du c’est pas grave de harceler et il vaut mieux se taire comme l’a subie Tristane Banon qui visiblement ne porterait plus plainte après l’emballement médiatique de son affaire.