La route, la poussière et le sable.Les Etats Unis. par Golgot38
La scène se déroule sur le sol américain, à l’issue d’une malencontreuse mésaventure. Dans le contexte actuel, elle prend une résonance particulière...
« Devant nous, un groupe de prisonniers enchainés les uns aux autres passèrent lourdement : ils portaient tous un même uniforme et, sur le dos de la veste brune qui les assimilait les uns aux autres était inscrit, à la façon d’un matricule, le nom de l’établissement en lettres capitales : ORLEANS PARISH PRISON. (...) Au bout de quelques secondes, je n’avais plus rien que ma chemise défaite. Un employé s’approcha de moi et me riva au poignet un bracelet rouge vif avec un numéro de matricule et un nom d’emprunt : « Alix Birtram ». Sans aucun artifice de fiction, j’étais devenu, grâce à l’intervention de la police de la Nouvelle Orléans, un drôle de personnage transitoire, sans âme et sans dignité, répondant au nom d’Alix Birtram. Le numéro de cet individu précédait, dans les registres de la prison, celui du dit Bastel Verstex (...)
Ils avancèrent, abasourdis dans leur cellule et s’effondrèrent, chacun sur un banc étroit et glauque où couraient des cafards et des punaises. Birtram en écrasa une, de rage : une odeur nauséabonde se répandit aussitôt (...) Dans les cellules voisines, des hurlements s’élevaient par intermittences, et les clés des geôliers faisaient l’unique tic-tac de la nuit (...)
Vers la fin de l’après-midi, un cliquetis dans la serrure secoua la torpeur des prisonniers. Verstex et Birtram furent amenés jusqu’à une grande pièce située en sous-sol D’autres individus piétinaient là, dans l’obscurité, dans l’attente d’un jugement (...). »
Extrait de la Route, la Poussière et le sable