Rubrique absolument interdite aux personnes n'ayant pas encore vu les films commentés
(En même temps, vous faites ce que vous voulez, je vous aurais prévenu...)
Vous est-il déjà arrivé, en visionnant un film (je veux dire en cours de visionnage, pas après coup) de vous demander ce qu'il adviendrait de l'histoire si le héros, à cet instant, empruntait la porte de droite plutôt que celle de gauche, oubliait ses clés dans sa voiture ou refusait tout bonnement de se lever? En définitive, ce qui arriverait dans une dimension parallèle à ce film, en admettant qu'il ait lui-même une existence propre, donc un déroulement autonome, dans le cas où les personnages se mettraient à adopter un comportement anarchique, ou simplement différent de ce qui était initialement prévu pour eux...
Non, je ne suis pas insomniaque. Enfin, pas tout le temps. Pourquoi?
Cette rubrique, baptisée "Et si...?" (d'où le conditionnel de mon brillant exposé ci-dessus), se propose (enfin, je ME propose, en fait) de revenir sur un point précis d'un film donné que je nommerais "point de bascule", soit l'instant T durant lequel le film auarit pu basculer dans l'anarchie la plus totale... voire s'achever prématurément. Et d'extrapoler sur cet hypothétique changement.
Vous suivez mon concept, ou pas du tout?
Allez, un exemple concret et, si après ça vous n'avez toujours pas compris, je vous la refais.
J'ai eu l'idée de cette rubrique devant De l'Eau pour les Elephants (une raison de plus de rendre gloire à ce film). Une interrogation m'est venue, tandis que le héros, Jacob, s'apprête à prendre, pour la seconde fois dans le film, le train en marche.
Que se serait-il passé si, la première fois qu'il était monté clandestinement à bord du train, il était monté non pas dans l'un des wagons de tête, mais dans le wagon de queue... celui d'August?
"Jacob aurait atterri dans le douillet wagon, interrompant le patron en pleine partie de poker. N'ayant vu encore ni Marlene, ni Silver Star, le cheval qui lui permet de justifier sa place au sein du cirque, Jacob aurait eu beau proclamer qu'il était véto, August aurait à peine levé les yeux de son jeu de cartes, aurait probablement fait un signe imperceptible de la main à l'attention d'Earl, son videur. Le-dit Earl aurait empoigné le frêle Jacob sans plus de ménagement, et l'aurait balancé comme un sac de linge sale par la portière arrière... ni vu ni connu.
A partir de là, trois options s'offrent à notre jeune premier:
- Il atterri direct dans les pierres bordant la voie ferrée, et s'écrase, égratigné, défiguré, réduit en bouillie... Game over.
- Il atterri dans l'herbe fraîche mais se réceptionne mal. Blessé, il claudique jusqu'à la ville voisine où le cirque Benzini a fait étape. Il y retrouve le polak qui, prenant pitié de son compatriote, accepte de le soigner. Mais la blessure est trop importante, il faut amputer. Dés lors, le bellâtre devenu infirme acquiert un intérêt nouveau pour August, qui en fait l'une de ses bêtes de foire. Il ne séduit jamais Marlène, subit les quolibets de ses camarades avant de devenir aussi aigri que le nain et son chien, et finit, des années plus tard, piétiné par un éléphant... Too bad.
- Il atterri sans mal dans les fourrés, et lève un poing vengeur en direction du train qui s'éloigne. Il suit la voie ferrée jusqu'à la ville voisine où le cirque Benzini a fait étape. Assailli par la perte toute récente de ses parents, perclus par la fatigue, affamé, et surtout ivre de rage à l'encontre des pourritures l'ayant balancé du train, il se dégote une arme blanche, un masque, et prend un ticket pour assister à la représentation. Pendant que l'auditoire est subjuguée par le numéro des chevaux blanc et noir, il poignarde tout le rang du fond, créant la panique, avant de se jeter sur Marlene, qu'il étripe. Mais August rapplique et lui fait sa fête, avant d'être piétiné par les chevaux... Slashy. "
Alors?