En général, le cinéma hait les discours. Ils sont anti-cinématographiques par excellence. Ils ralentissent l'intrigue et ennuient le spectateur. Le cinéma "de tribunal", par exemple, en raffole, notamment dans les tirades finales des avocats de défense qui s'apparentent plus à des discours de morale adressés au spectateur. Cependant, quelques uns dérogent à cette règle. Vient en tête le discours final de The Great Dictator 1940 (Le Dictateur) de Charles Chaplin. Vu cet après midi dans le cadre de la 6ème édition des Journées Cinématographiques de Safi, ce long acte oratoire n'a rien perdu de sa puissance. Même sa naïveté revendiquée paraît encore plus urgente et légitime aujourd'hui. Le silence religieux de mes étudiants devant la verve chaplinesque en est la preuve ultime.