Décidément, le PS a du mal à
faire simple et cohérent dans sa volonté de se présenter comme le chantre de la
démocratie participative.
Le PS a élaboré un projet à grand renfort de « conventions » et de
« forums ». Ce projet une fois finalisé est passé devant le Conseil
National du parti, par lequel il a été approuvé dans une belle unanimité
!
Puis, ce sont les militants qui ont été appelés à voter pour ou contre. Et
ce fut «
pour » avec un score digne d’un chef d’Etat nord coréen ou de Guinée
Equatoriale puisque le projet a récolté 95,14% des voix.
Bon, il est vrai qu’à peine 50% des militants ont pris la peine de voter. Ce
qui, au passage, rend risible l’autoglorification de Christophe Borgel
(Secrétaire national du PS aux élections) tout satisfait du chiffre de 95,14%
qualifié de « …bonne surprise, car on aurait pu avoir beaucoup plus de
votes blancs et nuls, comme cela a été le cas dans d'autres
conventions » !
Je ne sais pas vous, mais moi j’aurais tendance à penser 50% de
participation ça nous fait 50% d’abstention et que, dans une telle situation ou
il n’y a qu’un projet en lice, la différence entre le vote blanc et
l’abstention est pour le moins ténue !
Et ce n’est pas fini puisque le projet doit encore être adopté le 28 mai en
Convention nationale.
Ouf, au terme de ce long processus, le PS disposera d’un superbe,
poussiéreux et très dispendieux projet …parfaitement inutile !
En effet, difficile d’imaginer que les candidats aux primaires porteront
tous le même projet, ce projet là précisément !
Chacun s’empressera, bien évidemment, de faire ses propres propositions pour
se démarquer de ses concurrents et aucun d’entre eux ne se considèrera comme
contraint par le projet « commun » !
Le PS fait les choses à l’envers !
Il eut mieux fallu qu’il commence par choisir son représentant à la
présidentielle (pourquoi ne pas d’ailleurs considérer que son secrétaire
général en est le candidat naturel) sur la base d’une confrontation de projets,
quitte ensuite à amender collectivement le projet du candidat choisi afin de le
rendre plus consensuel et de simuler ainsi la cohésion et l’unité du parti
!
Au lieu de ça, il affiche, dans l’indifférence générale (merci DSK !), une
belle et exceptionnelle unanimité de façade sur son projet, puis il attend 6
mois avant les élections pour s’entredéchirer à l’occasion du choix de son
candidat qui s’empressera de le jeter et de tirer la chasse
dessus !
Alors là, je dis bravo !...si, si, bravo le PS !
Ps: Et inutile de rêver
à une unanime et arbitraire désignation d'un candidat
naturel, c'était déjà peu probable avec DSK, ça l'est encore moins sans
lui !
Rappelons aux doux rêveurs que même si Hollande semble avoir le soutien des
militants du PS, il n'a pas celui de la plupart de ces grands élus seuls aptes
à prendre une telle décision. Sans compter le discrédit que provoquerait une
telle manœuvre de la part d'un parti qui se glorifiait de ses très
démocratiques primaires !