FMG © 2011
Le Palais de la Reine – ou Manjakamiadana – est situé sur la plus haute colline d’Antananarivo. De là, les vues sont sublimes. Le Palais l’était aussi, mais en 1995, un incendie sans doute criminel détruisit ce joyau de l’histoire de Madagascar. Aujourd’hui, le Palais est en reconstruction, mais il ne retrouvera sans doute jamais ses lustres d’antan.
Madagascar est désormais une république où il n’y a plus ni reine ni roi. Juste des guignols qui jouent à la politique du « qui veut prendre la place du champion », à n’importe quel prix.
Est-ce que cela crée certaines nostalgies auprès de la population ? Toujours est-il que j’ai été interrogé longuement aujourd’hui par un ancien « chef CISCO » - victime de la dernière partie de jeu d’échecs – sur la monarchie belge. Désir de comprendre quels sont les pouvoirs de ce roi, de savoir comment fonctionne une monarchie parlementaire, de saisir comment on peut considérer que le roi n’appartient à aucune des communautés linguistiques (même si ce n’est sans doute pas tout à fait le cas), de connaître les sentiments des Belges vis-à-vis de leur chef d’état, etc.
Nous n’avions pas beaucoup de temps et il y avait pas mal de bruit autour de nous. Difficile dans ces conditions de pénétrer quelque peu la complexité de la Belgique et ses nombreux paradoxes.
En revenant de cette journée de travail et en voyant sur la colline cet auguste Palais ravagé, je repensais à cette conversation. Un roi – ou une reine – vaut-il un palais ? Sans doute non. Pourquoi reconnaît-on alors l’importance culturelle de tels édifices ? Pourquoi accepte-t-on d’accorder une place différente à un homme sur la base de son hérédité alors qu’il n’est qu’un être humain parmi les êtres humains ?
Ces questions vaudraient la peine d’être creusées (et de nombreuses personnes l’ont déjà fait). La seule chose que je sais – et je n’irai pas plus loin aujourd’hui – est qu’alors que je ne voyais plus le Palais de la Reine, je me suis dit qu’il me plaisait bien, ce Roi des Belges… Allez savoir pourquoi !