Depuis 2 ans (2009), Yves Saint Laurent a su reconquérir les jeunes femmes grâce à ses derniers lancements, et surtout grâce à Parisienne.
Mais si je n'ai pas grandchose à lui reprocher hormis son manque d'originalité, j'avoue ne pas y être sensible (pour cette même raison).
Et quand on connaît Paris, l'original, qui date de 1983, on ne peut qu'être déçue.
En effet, Paris est emblématique pour deux raisons : d'une parce que c'était l'un des autres parfums courants que portaient ma mère. Et qu'est ce qu'elle le portait bien !!!
Il allait à merveille avec sa féminité toute particulière, mélange d'élégance coquette et de naturalité.
En outre, Paris était l'un de mes échantillons de parfums préférés : il fut une époque où ma grand mère m'avait donné tout un tas d'échantillons de parfums (je devais avoir 10 ans tout juste).
J'étais ravie.
Dans la foulée, ma mère m'avait donné celui de Paris, avec un beau visuel, et j'avais adoré jouer à la dame en le portant.
Puis j'avais même gardé l'échantillon vide, que j'aimais respirer de temps en temps.
En bref comme l'Air du temps, Paris faisait presque partie de mon ADN.
Comment vous le décrire de manière plus rationnelle ?
Disons tout d'abord que Paris est un magnifique bouquet floral, avec la fragrance très fraîche et féminine des roses anciennes (avec une larme d'aldéhydes), mêlée au vert muguet, à la douce et ronde violette ainsi qu'au mimosa (son acolyte olfactif) pour la facette poudrée. L'accord central est un peu comme une chanson qui rappelle le bon vieux, temps, un tantinet retro mais si agréable.
Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'est pas un parfum niais : le coeur est précédé d'une tête croquante et verte, arrondie avec la bergamote.
Puis, le tout est sensualisé par le fond, à la fois boisé, musqué et ambré, avec une pointe d'héliotrope sensuelle sous ses aspects fragiles.
En bref c'est un jus très facetté et sensuel.
Quant à Parisienne, outre son flacon hideux, le jus est certes, sans grand défaut mais très proche d'autres parfums dans son genre.
En le sentant sur une collègue de bureau, j'ai certes senti la filiation avec Paris, le côté frais rosé accompagné de violette et d'un sillage de santal. Mais c'est le seule point commun.
Parisienne développe une tête classique, avec des notes fruits rouges sucrés façon Black XS et un côté plastique fondu un soir de 14 juillet pour le côté rebelle.
Puis le coeur se laisse deviner : les fleurs emblématiques de son aîné (rose limite pivoine + violette), accompagnées d'une note poudre de riz assez légère (moins marquée mais aussi plus bas de gamme que le mimosa me semble t il) se laissent dévergonder par le cuir. En fond on retrouve toujours le santal et le musc mais ornés de notes plus mousseuses (patchouli et vétiver).
En résumé, c'est un mélange de divers genres, sans réelle ligne directrice, et donc sans message olfactif clair.
Je ne craque donc pas, cela pourrait presque être du Eau jeune (sans que ce soit une insulte, je portais moi même ces jus il n'y a pas si longtemps).
Ainsi c'est clair et net, je ne porterai pas Parisienne, bien qu'il soit plus actuel que Paris.
Comme vous avez pu le remarquer, je n'arrive pas à faire abstraction quand il s'agit de chefs d'oeuvre retravaillés de manière trop mainstream ...
Et donc Paris sera toujours Paris dans mon coeur ...