Le mercredi 11 mai dernier avait lieu le seizième petit-déjeuner « Les Débats du Cri ». Invités du jour : Yvan Blot, docteur ès sciences économiques, ancien élève de l’ENA, haut-fonctionnaire, ancien député du Pas-de-Calais et surtout spécialiste en France de la démocratie directe, et Alain Laurent, philosophe, directeur de collection aux Belles Lettes.
Ce débat a permis à Alain Laurent de faire part de ses objections quant à la démocratie directe. Bien qu’il la juge préférable à la démocratie représentative actuelle, qui favorise la toute-puissance des oligarchies, le philosophe pense que la démocratie directe doit être conditionnée au respect des droits de propriété et des libertés individuelles, sans quoi elle risque de basculer dans la tyrannie de la majorité et le totalitarisme.
Dans l’état actuel de l’opinion publique, Alain Laurent craint donc que la démocratie directe puisse permettre un accroissement de la fiscalité, notamment celle portant sur ceux que les hommes politiques et les médias qualifient de « riches ».
Yvan Blot a pu lui rétorquer qu’en Suisse, pays-phare de la démocratie directe, cette dernière ne peut pas empiéter sur les droits de propriété. Et même lorsque la question est posée, comme en novembre dernier avec le référendum prévoyant un taux minimum pour la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu, les électeurs suisses se sont prononcés contre, à rebours du souhait de leurs élites, pas forcément plus raisonnables que les citoyens…
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