Maximisation et industrialisation, deux concepts très visibles et pesants sur le plan systémique, à l'échelle d'une nation, d'une association, d'une entreprise, d'une école, etc...
Pour réussir dit-on, il faut travailler plus... plus vite ? Plus longtemps ? Mais jusqu'à quel point ? N'est-ce pas un renforcement de l'image de l'homme-machine, de l'homme-ressource ?
En 2007, le slogan "Travailler plus pour gagner plus" était mis en avant. Mais dans quelle direction ? Qu'observe-t-on aujourd'hui ?
Le gain financier avant la santé ? L'accoutumance au stress ? Du burnout ?
Ceux qui gagnent plus, sont-ils vraiment ceux qui travaillent le plus ? Ou bien sont-ils ceux qui travaillent le plus intelligemment ?
Jusqu'à aujourd'hui, l'un des buts du marketing est de se différencier, de segmenter, et donc d'offrir toujours plus de choix (via des nouveaux lancements de produit).
Le salarié qui reste 1h de plus que les autres et qui ne compte pas ses heures est plutôt bien vu dans la plupart des cas (de par son engagement supérieur).
Pour la problématique des médias sociaux, des innovations mobiles et digitales dans un sens plus large, la réflexion est tout aussi importante. D'ailleurs, le flou entre sphère privée et sphère professionnelle est grandissant. Une complexité de plus à laquelle il faut faire face.
Avec la valorisation du "monde connecté" (qui a de nombreux atouts), le temps de présence, consacré (et donc dépensé) met en relief le côté chronophage. Via les innovations régulières, le principe d'abondance et les pressions concurrentielles, on va être sur-sollicité; victimes de la guerre d'attention à laquelle se livrent les différentes marques ?
Sur le plan de nos initiatives et de la longueur de nos "To Do Lists", il y a aussi du travail à faire pour *vraiment* aller à l'essentiel. La pression de la maximisation peut masquer celle de la cohérence, cette dernière étant pourtant vitale dans un contexte d'abondance et de distraction.
Leo Babauta, auteur de "The Power of Less" et du célèbre blog "Zen Habits", met en avant le principe de discipline avec la limitation volontaire des différents flux que l'on suit (soit de la charge globale).
Sans ralentissement, il n'y a pas ce temps de régénération également. Ce dernier, combiné à des heures de sommeil suffisantes et une activité physique régulière, est crucial pour maintenir sa fraîcheur physique et exploiter sa créativité.
Il y a aussi des enjeux de durabilité et l'approche agile correspond bien avec des séries de sprint plutôt qu'une course unique. Résoudre l'équation de la fragmentation de l'identité numérique est un point saillant.
Au fur et à mesure que des groupes successifs verront l'intérêt de combiner leur activité réelle avec une présence (et une activité) digitale cohérente, la question de la maximisation et de l'industrialisation se posent encore.
De même pour la virtualisation des équipes et la possibilité de travailler à distance sur une échelle internationale.
Cohérence et interactions multiples riment avec croissance organique et patience.
Travailler mieux, en commençant par faire moins. Nous n'avons toujours que 24h par jour.
Lors des Valtech Days d'il y a quelques mois, le concept de R.O.T.I (Return On Time Invested) a été abordé. Très pertinent et utile pour notre sujet. Pour la plupart du temps, nous investissons du temps et de l'énergie... mais pour quels retours ?
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