Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
Rapport de la consultation sur le profilage racial et ses conséquences
Un rapport de 131 pages qui questionne avec sévérité les services de polices et les journalistes!
Raymond Viger Dossier Racisme , Égalité hommes-femmes
À l’automne 2009, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a débuté une enquête publique sur le profilage racial. Mai 2011, le rapport de cette consultation sur le profilage racial et ses conséquences vient d’être rendu public.
Le rapport de la Commission des droits de la personne cite un article de Brian Myles, Gangs de rue – 10 000 noms dans la banque du SPVM, paru le 1er octobre 2010 dans Le Devoir qui démontre bien l’amplification que la police a fait concernant les gangs de rue:
Brian Myles, dans un article publié dans Le Devoir, révèle que le SPVM estimait en 2006 que « 500 individus faisaient partie des gangs, en comptant les membres périphériques et les émules. Le noyau dur était formé d’une cinquantaine de criminels endurcis ». Il est donc surprenant d’apprendre, dans le rapport Charest de 2009 précité, que le SPVM détient un registre comptant 10 000 noms censés être associés aux gangs de rue. La lutte aux gangs de rue semble donc susciter de manière disproportionnée les actions policières, de même que les manchettes des journaux.
Jacques Robinette, le directeur adjoint du chef du service des enquêtes spécialisées du SPVM dénonce carrément la couverture démesurée donné aux gangs de rue par les médias:
Dans les faits, ce sont plutôt les crimes contre la personne qui constituent le plus grave problème que Montréal connaît sur le plan policier. Et les membres de gangs n’auraient commis que 4 % de ces crimes… Quand on représente seulement 2, 3 ou 4 % de l’ensemble de la criminalité, mais qu’on obtient 60 % ou 70 % du temps d’antenne dans les médias, les gens ont l’impression, sur le terrain, que les gangs de rue foisonnent. Et ce n’est pas nécessairement le cas.
Ces quelques chiffres concernant sur la couverture des gangs de rue par les médias est surprenante. La couverture que les médias donnent doit-elle être proportionnelle à l’ampleur de sa réalité dans la communauté? Est-ce que les médias créent une hystérie collective avec ces couvertures à répétition?
Finalement, le racisme du service de police envers les communautés Noires y est clairement présenté:
Non seulement les Noirs sont-ils plus surveillés et interpellés que les Blancs, mais ils le sont pour des motifs plus banals.
Ce Rapport de la consultation sur le profilage racial et ses conséquences devrait créer un changement rapide au sein des corps policiers et les recommandations devraient avoir un écho important au sein de la police. Mais que feront-les journalistes envers les questions que ce rapport soulèvent?