Foo Fighters - Wasting Light
Label: RCA Records / Sony Music
Categories: Chroniques CDs Slideshow Haut
ROCK Il s’agit parfois d’une tâche de longue haleine : écouter, réécouter, inlassablement, pour enfin distinguer un petit quelque chose au bout du couloir. Pire, il arrive d’autres fois que ça ne passe pas, absolument pas. Mais à l’inverse, il existe ces moments de félicité où tout s’arrête, où le temps paraît suspendu : cet instant où on prend une véritable claque qui nous rend plus vivant que jamais. L’écoute de WASTING LIGHT des Foo Fighters est justement un moment de cet acabit. Ce septième album de la bande à Dave Grohl, ce stakhano-couteau suisse de la musique crasse, sera-t-il alors promu au firmament, au panthéon du rock moderne, ou le retrouvera-t-on rapidement relégué dans la ligue inférieure des feux de paille et des avortons ? Pour nous, la réponse est toute faite. Chronique.
Au four et au moulin
Les "These Days", "A Matter of Time" et "Back & Forth" qui suivent sont du Foo Fighters plus traditionnel. Le deuxième apparaît un peu comme un morceau lambda, peut-être le seul cheveu sur la soupe de l’album, alors que le dernier est un bon mélange de sonorités grungy et punk. Les Foo Fighters font aussi quelque chose qui ressemble un peu plus à du heavy sur "Miss the Misery". Finalement, si WASTING LIGHT avait commencé en trombe, il se termine en apothéose. Acte un : "I Should Have Known" avec Krist Novoselic à l’accordéon et à la basse ; la musique et les paroles transpirent l’authenticité, le « vrai » (au vu des textes et de la présence du bassiste de Nirvana, ce morceau semble être adressé à Kurt Cobain). Acte deux : "Walk" est lui aussi empli d’émotions et on sent Grohl chanter avec les trippes. Ce mec, qui est au four et au moulin, vit pour le rock’n’roll et ça se sent.
Les riffs de cet album sont implacables et le groupe mélange à merveille rock, pop, grunge et punk, comme à son habitude. Les Foo Fighters font dans l’efficacité à l’état pur et on en frissonne. On pourrait bien évidemment chercher des moises à cet album, lui reprocher ce trop plein d’efficacité, ce grunge parfois un peu formaté ou un petit essoufflement au milieu du disque, mais ce serait se trahir soi-même et ignorer cette tête qui hoche d’un mouvement pavlovien depuis maintenant une cinquantaine de minutes. Et à quoi bon vouloir faire dans le scientisme musical, constatons plutôt l’évidence : cet album est une réussite et confirme une carrière sans faille pour les Foo Fighters. WASTING LIGHT va tout ramasser sur son passage, c’est un véritable Juggernaut que l’on n’arrêtera plus.
Ecrit par Jonathan Massonnet - Le 20 mai 2011
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