Anthologie permanente : Marcelin Pleynet

Par Florence Trocmé

Ce qui traite de la poésie 
  le mot 
  la page 
  grognement de l’être et du porc 
 
  mais la première clarté du matin 
ou l’air brûlant à midi 
ou le foyer route du couchant 
  viennent de plus loin 
  d’un bonheur plus ras 
  d’un rire plus frais 
  et sur les eaux 
 
  mesure du ruissellement de la lumière 
  clarté 
  transparence 
  vers dorés 
  fonction baptismale de la pensée de la lumière 
 
Ce qui traite de la poésie 
  naît du rythme et de la chute 
  cet incendie qui consume la phrase 
 
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Soleil brûlant 
  vide de la pensée 
  et d’un abandon désertique 
  vibrations criardes 
  sur ce paysage de la pensée 
 
La pensée 
  ce feu pendu et qui rôde 
  Et l’amour 
  est-ce l’amour cette pensée qui nous quitte en brûlant ?  
(in « cette pensée qui nous quitte, deuxième version) 
 
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C’est de toujours et de tout temps que la parole hante toute question sur la parole faisant ainsi à elle-même présence et manque. Comme la nuit manque et ne manque pas au jour, comme le oui manque et ne manque pas au non, comme le printemps manque et ne manque pas à l’hiver, le temps, qui ponctue et passe, ne manque pas le manque 
(in « Hölderlin, un rire de lait »)  
 
Marcelin Pleynet, Fragments de chœur, vers et proses, coll. L’infini, Denoël, 1984 
 
Marcelin Pleynet dans Poezibao : 
bio-bibliographie, extrait 1 
 
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