Plusieurs prix seront décernés, dont le Prix du Public pour lequel vous pouvez voter tous les jours, jusqu'à la fin mai. Parmi les 40 présélectionnés, on mentionnera la présence d'un nom ici connu, celui de Sandro di Carlo Darsa.
Le reportage de Sandro, "Angeles, Filles et Clients" se déroule aux Philippines où la ville d'Angeles est tristement réputée pour son tourisme sexuel. 12 photos sélectionnées parmi d'autres pour parler d'un sujet que l'on connaît mal.
Tous droits réservés — Sandro di Carlo Darsa
Description du reportage :
Angeles, à 80 kilomètres de Manille (Philippines), est connue dans le monde entier pour son tourisme sexuel. Les habitués en connaissent la spécialité : la girlfriend experience. Ceux qui s’y rendent, Coréens, Japonais, Américains, Australiens, Néo-Zélandais pour l’essentiel, s’y donnent l’illusion de partager des moments intimes avec une « petite amie » pendant quelques heures ou plusieurs jours. Ils l’ont trouvé dans l’un des cent et quelques bars de Field’s Avenue où ces jeunes femmes, souvent mineures, dansent par centaines et presque nues, avant de venir aguicher le client sous l’œil autoritaire des Mama San.
Ainsi pour un bar fine de 1000 à 1500 pesos (15 à 25 euros) payé au bar, le client peut emmener la jeune prostituée où il veut et jouer au couple ordinaire, avec ce qu’il faut de mensonges intéressés, de scènes de jalousie et de faux semblant. Flanqué de sa girlfriend, il peut aussi se rendre à l’hôtel, au restaurant, à la piscine ou dans un autre bar pour choisir une ou plusieurs autres filles qui se joindront à eux. Le tout sans protection, et sans avortement, illégal aux Philippines et mal vu par les prostituées elles-mêmes. Douze à quinze mille jeunes filles sont employées dans les établissements consciencieusement recensés dans divers guides touristiques distribués gratuitement dans les hôtels et restaurants de la ville. Alors que la prostitution est officiellement interdite aux Philippines, on ne voit la police intervenir que pour des fermetures de courte durée, principalement destinées à renégocier les tarifs de la corruption. Et les jeunes filles sont déclarées et enregistrées comme danseuses… Les prostituées d’Angeles viennent majoritairement des villages alentour mais on estime que 20% d’entre elles vivent dans les quartiers pauvres de la ville. De nombreuses filles de Pampang, principal bidonville d’Angeles, ont travaillé, travaillent et travailleront dans les bars de Field’s Avenue. La prostitution massive à Angeles est née du voisinage avec la plus grande base américaine jamais construite hors des USA : Clark Base. Etablie en 1903, elle a été fermée en 1991. De cette longue présence, il reste des enseignes, un immense cimetière militaire, et quelques soldats perdus. Depuis la fermeture de la base, l’activité et le mythe ont perduré. Les touristes ont remplacé les soldats et nombre d’enfants nés de la girlfriend experience cherchent toujours leur père.