Sexe, mensonge et édito

Publié le 20 mai 2011 par Sampieru
Je ne voulais pas, je vous jure, je ne voulais pas être de ceux qui utilisent le sujet dont tout le monde parle pour doper les visites sur un blog un peu délaissé ces temps-ci, la période étant chargée par ailleurs. Mais voilà, en rangeant ma garçonnière parisienne, je découvre enfoui sous un tas de livre le navrant croustillant ‘Sexus Politicus’, ouvrage très documenté sur les divertissements horizontaux de la classe politique française. Mes souvenirs me portent vers la page 361 dédiée à un chapitre prophétique : l’affaire DSK.

On retrouve sous la plume acérée des deux journalistes-auteurs (Christophe Deloire et Christophe Dubois) les protagonistes d’un scénario qui paraît tellement actuel : Dominique Strauss-K., Ramzi K. et Anne S. Il y est fait mention aussi des rapports que le nouveau ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, reçoit régulièrement, rapports qui relèvent des éléments de vie privée indécents les concernant. Si vous trouvez le bouquin, vous y lirez aussi que l’ex-président du FMI aurait pu signer quelques critiques dans le Guide de l’échangisme, des informations que les journalistes prétendent confirmées par les RG et la brigade de répression du proxénétisme. Y-a-t-il référence plus sérieuse ?
Enfin, souvenez-vous, ils rappellent (p. 363) une interview dans l’Express du 1er juin 2006 dans laquelle DSK est interrogé sur son rapport à la rumeur, étant donnée sa réputation de séducteur. Ils fouillent encore dans le passé pour retrouver des traces dans un Nouvel’Obs de 2003, d’un article sur l’échangisme dans lequel un ex-ministre de Lionel Jospin apparaît. Devinez ? Je passerai sur les autres détails, comme celui de cette haut-fonctionnaire qui déclare avoir été invitée, lors d’un cocktail, à venir se détendre quelques minutes dans son bureau… Et que dire, lorsqu’ils mentionnent une jeune journaliste de 24 ans, trahie par sa mère membre du PS.
Il ne s’agit pas pour moi de prendre position sur l’affaire en cours qui ne semble pas si simple après tout. Il y a dans la situation actuelle beaucoup d’incompréhensions qui sont autant de différences culturelles France / Etats-Unis, tant sur l’administration de la justice que sur l’indépendance de la presse. On lira pour s'en convaincre cette tribune d'un vieil ami avocat, "DSK, l'hypocrisie française". Mais je voulais prendre le temps de rappeler tout ça à ceux qui étaient prêts à s’engager derrière le candidat-presque-pas-déclaré-et-finalement-foutu DSK. Non, à moins de feindre ignorer ce que tout le monde savait, il n’y a pas lieu d’être déçu ou triste, sinon pour sa famille, et pour la victime si les faits sont avérés. Et, s’ils me lisent, qu’ils sachent, parce que parmi eux se trouvent des gens que j’estime, que je ne leur en veux pas.