Nick T. : J’ai pensé y aller avec Joe Montana, le QB qui a bercé on enfance, mais finalement je dois m’exposer à la critique et choisir Peyton Manning. Je suis fan des Colts depuis longtemps et malgré les très nombreuses déceptions que Manning m’a fait vivre, j’admire toujours son style cérébral et sa précision. Quand il est dans sa zone et qu’il découpe méthodiquement la défensive adverse, c’est du grand art. Même si bien des gens se moquent de ses signaux de style «chicken dance» avant le snap, je suis du genre à apprécier la maitrise qu’il a sur son offensive. C’est toujours le fun de le voir tasser ses coéquipiers pour mieux parer la défensive adverse et de constater qu’il a choisi le audible parfait. C’est clair que les chokages répétés en séries font pâlir son étoile mais il aura sûrement l’occasion d’ajouter un deuxième Super Bowl à sa fiche, ce qui lui donnerait une carrière plus que satisfaisante au niveau collectif. Pour ce qui est du côté individuel, il est en excellente position pour battre les records de Brett Favre pour les verges totales et les passes de touché en carrière. Quatre saisons de 4000 v et 25 touchés et la job sera faite. Quoi qu’on en dise, ça donne toute une carrière.
J-R : Si Nick T. craint les critiques avec son choix, le mien pourrait m'obliger à demander une protection policière : Brett Favre. OK, OK, j'admets qu'il est temps qu'il se retire et que les romans-savons des derniers étés ne m'ont pas impressionné. Mais ce que je demande à un joueur de foot, c'est de me donner un show le dimanche après-midi, et là dessus, Brett a rarement déçu. Le sens du spectacle, c'est inné en lui. Les décisions parfois insensées qu'il prenait sur le terrain faisaient peut être rager les entraîneurs, les puristes ou les tenants du risque zéro, mais je ne suis rien de tout cela. Au contraire, cette volonté de prendre des chances, et d'assumer les erreurs qui en résultent inévitablement, l'ont rendu plus sympathique à mes yeux. Comme tu ne manquais pas une seconde d'un combat de boxe d'Arturo Gatti, avec Favre, tu restais le derrière scotché au divan tout le match parce que quelque chose (on ne savait pas quoi) pouvait se produire en tout temps. Force est d'admettre qu'avec 1 Super Bowl, 3 MVP et les records des verges accumulées par la passe et du nombre de touchés, il a réussi son coup plus souvent qu'il ne l'a manqué. Sans compter que sa présence a fortement contribué à relancer la fière et historique concession des Packers qui végétait dans les bas fonds à son arrivée au Wisconsin. Les moments marquants de sa carrière sont nombreux et connus, la fin de son premier match à Green Bay donnant le ton. Personnellement, mon souvenir préféré du # 4 est ce soir d'octobre 2007 lorsque j'ai pu le voir jouer en personne à Lambeau Field contre les Bears dans ce qui devait être sa dernière saison en vert et jaune. L'ovation qu'il a reçu dans les présentations d'avant-match valait à elle seule le déplacement dans la Mecque du football et le match m'a donné tout ce que j'aime du Brett : passes impossibles réussies, passes faciles manquées, abandon complet dans le jeu, drives de TD irrésistibles, et, parce que c'est aussi ça Favre, crampe au cerveau pour faire perdre la game au Pack sur une interception qui n'aurait jamais dû être lancée! Comme toujours avec Favre, j'en avais eu pour mon argent!
Stephane M.: Ah la belle question. C'est sûr qu'aujourd'hui, en 2011, ma réponse à la question c'est Drew Brees sans hésiter. Mais pour l'exercice de la table ronde j'ai creusé un peu plus et j'ai voulu ressortir le Quart qui me vient en tête quand je repense à mon vécu en tant que partisan de la NFL. J'ai beaucoup de souvenirs flous des années 90 mais j'ai commencer à suivre le football au début des années 200 et pour moi, un nom résonne plus fort que tous les autres : Steve McNair. Un travailleur acharné, un vrai de vrai 'blue collar QB' et surtout un leader qui dégage sur le terrain, toute l'ampleur de l'impact de McNair se matérialise durant les éliminatoires de 2000. Tout le monde se souvient du Music City Miracle en première ronde avec la remontée spectaculaire et surtout la fin à couper le souffle offerte par les Oilers. Et tout ce miracle se retrouve à 1 verge d'un Super Bowl quand la dernière passe du match, de McNair à Dyson, est stoppée à la ligne de 1 des Rams. Un miracle, suivi d'une défaite crève-cœur au bout d'une remontée digne de The Drive. McNair, sans artifice ni fla fla, avait le bras et l'intelligence de produire des moments indélébiles dans notre mémoire collective et en tant que fan de la NFL, je dois mes premières sueurs froides à Steve McNair qui m'a offert du football inspiré, spectaculaire et surtout méthodique. Malheureusement les blessures ont déraillé sa carrière et sa mort, tragiquement évitable, nous rappelle que les joueurs de football ne sont pas toujours en paix avec le monde extérieur même si, sur le terrain, ils sont l'artisans de petits miracles qu'on écoute annuellement lors des nombreux décomptes de Sportscenter. Pour toutes ces raisons, McNair sera toujours l'un de mes QBs favoris à avoir foulé un terrain de la NFL.
Wallette : Je suis trop jeune pour vous parlez de Joe Montana, Terry Bradshaw, Steve Young ou Roger Staubach. Un gars comme Brett Favre pourrait être un choix intéressant, mais sa carrière à pâlie dans les dernières années. (Dans 5 à 10 ans il deviendra un choix justifié) Sans Nick, j’aurais arrêté mon choix sur Peyton Manning. Pas parce que j’aime tant Manning, mais parce que c’est le premier joueur, toute équipe confondue que je prendrais dans mon équipe pour avoir des fiches gagnantes. Mon choix s’est arrêté un sur un gars très «clutch» en série, Kurt Warner. Pourquoi Warner me direz-vous? C’est simple, j’aime les joueurs qui sont dominants en série et qui font gagner leur équipe dans l’adversité. Warner est du lot. L’ancien Jesusback des Rams a participé à 3 Super Bowl (2 chez les Rams, 1 avec les Cards). En 3 présences, il possède les trois meilleurs totaux de verges accumulés dans un match pour un QB. 365 verges en 2001, 377 en 2008 et 414 en 1999. Ces statistiques font de lui le meilleur quart à avoir touché au ballon lors d’un Super Bowl, et ce, que vous soyez d’accord ou pas. Ses statistiques en carrière n’ont rien de gênant. Il est 2,666 en 4,070 pour des gains de 32,344 verges. Son ratio TDs/INTs est de 208 pour 128, ce qui est très acceptable. Il y a certainement eu des meilleurs QB qui ont foulé le sol d’un terrain de la NFL, mais Kurt Warner est un icône au Super Bowl. C’est de ça qu’on se souviendra dans 20 ans.