L'objet photographique, une invention permanente
Publié le 20 mai 2011 par Onarretetout
Troisième étage de la Maison européenne de la photographie, à Paris. L’exposition ne se contente pas de nous montrer des œuvres sous un angle artistique, ou plutôt elle nous signale que la technique a une influence sur l’art, et réciproquement, art et technique étant eux-mêmes des mots très proches l’un de l’autre. J’éprouve un grand intérêt pour l’évolution des découvertes qui débouchent aujourd’hui sur la photographie numérique. Il y a quelque temps, j’ai visité le Musée Niépce de Chalon sur Saône. Ici, l’exposition me fait prendre conscience des étapes par lesquelles on passe de la réalité à son image photographique. Il n’est pas seulement question de cadrer à la prise de vue, mais aussi de révéler, développer et autres verbes employés dans la démarche. L’image finale n’est jamais identique à l’objet photographié et chaque reproduction est unique. En attestent des tirages différents d’une photo de Cartier-Bresson, l’utilisation à l’époque contemporaine de procédés anciens (comme certaines photos de planètes), le travail sur l’image réalisé avec des outils numériques ou simplement l'écriture (photo ci-jointe : Shirin Neshat).
Et, certes, on se rend compte que l’art photographique est toujours en recherche de procédés nouveaux mais aussi qu’il n’hésite pas à réutiliser des procédés, à essayer des produits, à faire des assemblages, des découpages. Le sténopé, par exemple, n’est pas seulement un appareil du passé. Et l’objet photographique - négatifs, positifs, plaques, écrans, etc. - est toujours le résultat d’une lumière projetée sur une surface, et parfois même dans un espace tridimensionnel, que n’aborde pas cette exposition déjà très riche en documentation, et dont certaines œuvres ne peuvent se voir qu’en soulevant un rideau…