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St Just : pоème GАВАRNАС

Par Illusionperdu @IllusionPerdu


C'est au bout d'un chemin qui mène dans la vigne ,
Masquée par une haie de hêtres et d'acacias,
Une vieille maison, qu'on ne devine pas,
Depuis la route en bas, a gardé son air digne.

A droite en arrivant, une pompe rouillée,
Supporte allègrement du lierre qui s'enroule,
Depuis longtemps déjà, nul filet d'eau n'en coule,
D'ailleurs dans cet état, elle serait souillée.

Des parterres de fleurs limitent la maison,
Un bosquet de lilas embaume l'atmosphère,
Derrière, un cerisier, puis un lopin de terre,
Un rosier qui fleurit deux fois chaque saison.

Les murs sont recouverts d'un crépi qui lézarde,
Les volets délavés, sont brisés par endroits,
Deux grands chais, un grenier, on n'est pas à l'étroit,
Avant l'entrée un hall, permet qu'on s'y attarde.

La cuisine en longueur, puis un garde-manger,
Deux pièces d'un côté, une chambre de l'autre,
La vieille cheminée noircie, l'odeur d'épeautre,
Qui parvient du grenier sans jamais déranger.

Tout est vieux, cependant tout est rempli de charme,
Des toiles d'araignées, un peu d'humidité,
Un lit en fer doré, plein de rigidité,
Un évier en ciment ou l'eau succombe en larmes.

Dans la chambre vieillotte en blanc badigeonnée,
Une poutre au plafond recouverte de plâtre,
De vieux interrupteurs, auréoles saumâtres,
Bâtisse du passé, longtemps abandonnée.

Ceux qui n'ont pas connu une histoire d'amour,
Ne sauraient apprécier la beauté de l'ensemble,
Gabarnac c'est sacré, car c'est là il me semble,
Où nous avons coulé les plus beaux de nos jours !

Ce fût court, mais rempli, émotions, souvenirs,
L'esprit comme le coeur en furent imprégnés,
Et je sais aujourd'hui que l'amour a régné,
A Gabarnac, jamais rien n'aurait dû finir !

J'y ai vécu trois ans, et les meilleurs moments,
Furent ceux partagés avec une princesse,
Je l'aimais tellement, elle était ma déesse,
C'est là que j'ai connu les plus forts sentiments !

Pourquoi n'as-tu rien fait pour que ce lieu nous reste,
C'était notre maison, c'était tout notre amour,
Pourquoi n'as-tu pas cru, j'espérais tant un geste,
De ta part pour sauver notre histoire d'un four !


St Just ( Joël Gauthier ) Ste Croix du Mont 1987
Moments partagés avec Esther Hugli.


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