Washington – Est-ce un réveil, un poker menteur ou un effet d’annonce ? « Les frontières d’Israël et de la Palestine devraient être fondées sur les lignes de 1967 avec des échanges sur lesquels les deux parties seraient d’accord, afin d’établir des frontières sûres et reconnues pour les deux Etats », a déclaré M. Barack Hussein Obama, le président américain, hier, lors d’un discours sur le Moyen-Orient au département d’Etat à Washington. On croit rêver !
La déclaration de Barack Obama a été directement rejetée par Benyamin Netanyahou le premier ministre israélien. Il est hors de question, pour lui, que son pays se retire au-delà de ses frontières de 1967. Alors, que va-t-on faire ? Israël sera-t-il victime, aussi, d’une attaque de l’OTAN, des alliés pour non-respect de la poursuite d’un processus qui peut ramener la paix au Moyen-Orient ? Le président américain a enfoncé le clou en ajoutant : « Le retrait complet et graduel des forces militaires israéliennes devrait être coordonné dans l’idée d’une responsabilité de la sécurité palestinienne dans un Etat souverain et non-militarisé ». Fichtre. La Palestine sera le seul pays sans armée ? Si ces derniers (Palestiniens) acceptent, Israël sera sur le pied du mur…
M. Benyamin Netanyahou, sera ce vendredi à la Maison Blanche. Obama lui met la pression en annonçant qu’Israël doit se retirer dans ses frontières de 1967. La réponse du berger à la bergère en réponse à l’arrogance israélienne au moment où Joe Biden le vice-président américain visitait ce pays en mars 2010, et coïncidant avec l’annonce de la poursuite de la colonisation à Jérusalem-Est avec la construction illégale de 1600 logements. Aujourd’hui, Israël, du moins les autorités et non le peule, prouvent encore une fois que la paix n’est pas leur dada… Apparemment donc, ce sont les colons juifs installés majoritairement en Cisjordanie qui font la politique d’Israël. C’est le comble.
Hier encore, le ministère de l’Intérieur israélien donnait encore son feu vert pour la construction toujours illégale de plus de 1500 logements dans les colonies juives de Jérusalem-Est. Encore et toujours dans la surenchère. Mais, le vrai coup dur vient probablement de l’acceptation du discours par la Grande Bretagne. Il faut enfin qu’Israël comprenne -c’est certes douloureux-, que c’est la condition sine qua non à la paix et à sa sécurité tant mise en avant. Il est toujours risible d’entendre dire au Hamas de reconnaître Israël. C’est bien, logique et normal. En revanche, comment peut-on reconnaître un pays qui ne fait que s’agrandir au détriment des autres et dont on sait que personne ne peut le sanctionner ? Là est tout le problème.
La déclaration de Barack Obama aurait été crédible si elle était assortie de menaces sur la survie de la coopération entre les Etats-Unis et Israël, de menaces de sanctions réelles, économique et militaire etc. C’est probablement encore, une coquille vide. Pourquoi Barack Obama fait cette déclaration maintenant alors que l’élection présidentielle américaine a lieu l’année prochaine ? Avec le poids des lobbies sionistes aux Etats-Unis, a-t-il dit bye bye pour un second mandat ou compte-t-il sur le trophée Ben Laden pour les narguer ? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre. Je n’y crois pas du tout, c’est de l’esbroufe…