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Rembrandt et la figure du Christ

Publié le 20 mai 2011 par Louvre-Passion

  Affiche Rembrandt En 1656 Le grand peintre Rembrandt (1606-1669) est en faillite. Sa collection d’œuvres d’art et d’antiquités est saisie pour une vente aux enchères qui doit régler ses dettes. Dans la liste dressée par l’huissier figure un Christ « peint d’après nature ».

Mais à qui donc pouvait vraiment ressembler le Christ ? Telle est la question posée par cette exposition. Toute sa vie Rembrandt chercha une réponse.

La représentation du Christ a évolué au cours des âges. Les chrétiens des premiers siècles le représentaient comme un homme chauve et barbu, en effet il s’agissait de juifs hellénisés qui reproduisaient une figure classique de philosophe. C'est au IVe siècle que l'image que nous avons de Jésus finit par s’imposer.

Dans sa recherche Rembrandt ne peint pas des visions majestueuses, mais le Christ dans la nature, au milieu de ses disciples, ses relations avec eux qui l’écoutent, parfois avec incrédulité. A 23 ans il peint « Les pèlerins d’Emmaüs », c’est une scène banale de taverne, mais le Christ se détache dans un contre jour violent. Il se confronte ensuite aux maîtres Hollandais qui l’on précédé comme ce « Christ rédempteur entre la Vierge et saint Jean Évangéliste » du Triptyque de la famille Braque de Rogier van der Weyden.

Plus tard Rembrandt fait osciller son attention entre Jésus et les personnes à qui il s’adresse. « Le doute de Saint Thomas » ne peint pas l’incrédulité de Thomas mais le moment suivant, quand le doute cède à la croyance. Autre tableau inspiré de l’évangile selon Saint Jean, le Christ, après sa résurrection, apparaît à Marie-Madeleine qui le prend pour un jardinier. Dans ses études Rembrandt ne peint pas un Christ athlétique, avec une beauté antique, mais un homme qui souffre sur la croix. Comme beaucoup de ses contemporains Hollandais il est nourri des lectures de la Bible. Pour sa gravure représentant le Christ prêchant il prend pour modèle un jeune homme de la communauté juive d’Amsterdam. Dans cette scène certains écoutent Jésus avec ferveur d’autres sont indifférents ou hostiles. Cette recherche de la vérité se poursuit dans la série des têtes du Christ. Pour Rembrandt, utiliser un modèle juif était un moyen de revenir à une vérité historique, de voir Jésus sans médiation – une forme de réalisme se jouant de la tradition. La fin de l’exposition est consacrée aux imitateurs du peintre qui s’emparent de l’image mise au point par Rembrandt et la diffusent.

Exposition à voir dans le Hall Napoléon, sous la pyramide – jusqu’au 18 juillet 2011 (voir aussi le site de l'exposition).


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