L’espace Boléna, rue Berbisey, d’ici fin mai, invite la sculpteure Claude Justamon à présenter ses œuvres. Il y a longtemps qu’elle avait investi ce lieu, au milieu des dizaines d’autres artistes présents ici. Mais cette fois, elle a apporté quelques grands formats et de nouvelles créations.
J’ai déjà dit dans ce blog combien les personnages ambigus de Claude Justamon me fascinaient. Des bronzes académiques…A l’anatomie réaliste. Mais ça va beaucoup plus loin que des statues classiques. Les jeunes êtres androgynes de cette artiste sont d’un autre univers. Souvent en attitude de méditation, ils sont à la fois absents et très présents. Une aura les entoure. Une grande sérénité se dégage d’eux.
Muets, immobiles, nus, la peau translucide, le regard fixe (souvent baissé), le crâne rasé, ils sont les scribes de l’au-delà et entrent en communication avec nous, si nous savons les rejoindre. Contemplatifs, ils interrogent paisiblement le monde. Sensuels, ils font corps avec ce qui les entoure. Innocemment séduisants, ils sont étonnamm
ent intimidants.Peut-être vulnérables comme s’ils venaient de naître, mais certainement savants comme des ancêtres. Assis au bord d’on ne sait quelle immensité, quelle éternité, ils sont les bouddhas d’on ne sait quelle religion. Ce sont des sages.