so, now? ...
sans bruit. 2011.
bruno angelini: piano
mauro gargano: contrebasse
fabrice moreau: batterie
La photographie de Bruno Angelini est l'oeuvre du Délicat Juan Carlos HERNANDEZ.
Je chanterai les louanges de trois hommes, d'un trio sans chef mais pas sans direction. Ici, Bruno Angelini, Mauro Gargano, Fabrice Moreau composent, interprètent, improvisent, produisent démocratiquement.
Quand ils ne jouent pas leurs oeuvres, ils ont le culot de s'attaquer à des standards aussi connus que Round Midnight (n°11), Nefertiti (n°10) qui évoque et prolonge l'oeuvre du Miles Davis Quintet, du Bill Evans (The two lonely people, n°5, Twelve tone tune, n°7), un morceau de Steve Swallow, un autre de Carla Bley. Bref, leurs influences vont du noir au blanc en passant par d'infimes et infinies variations.
Celles-ci se retrouvent dans leurs compositions. Le Vert de Fabrice Moreau (n°9) est à comparer avec la version du trio de Jean Philippe Viret. Bruno Angelini chante Adrien (n°1) et Caroline (n°4: clin d'oeil à l'oeuvre de Sarah Murcia?).
Si je ne devais choisir qu'un seul morceau parmi les onze proposés à ma délectation, ce serait before 1903 de Mauro Gargano (n°6). La contrebasse dirige, impulse, mystérieuse, impérieuse alors que piano et batterie tournent autour. Le genre de morceau que vous écouterez en boucle, analyserez, décortiquerez pour en saisir le charme, en briser le mystère.
Peine perdue. Ce n'est pas là affaire de technique. " Le virtuose ne sert pas la musique, il s'en sert " (Jean Cocteau). Ce n'est pas le jeu de ces hommes là. Voici une musique de silence, de retenue, de mesure. La Grâce est avec eux. Ils nous l'offrent. Profitons en.