Dans le même temps, un individu ténébreux à la tête d’une secte millénariste, le prince Orloff, donne une série de conférences à Breslau dans lesquelles il prédit la venue de l’antéchrist. Pour le prince, cette série de crimes ne fait qu’annoncer la fin du monde et il entend bien profiter du climat de panique qui règne à Breslau pour faire avancer ses idées. C’est oublier un peu vite le rationalisme de Mock, qui entend bien faire la lumière sur cette affaire et faire taire les superstitieux de tous bords…
Éditions GALLIMARD
Outre une intrigue policière parfaitement menée, Fin du monde à Breslau recrée à merveille l’atmosphère des années 20 en Europe centrale. Dès les premières pages, le lecteur plonge avec délectation et gourmandise dans une ambiance délicieusement désuète et surannée. L’auteur brosse un tableau à la fois exotique et fascinant de cette ville polonaise : belles femmes éthérées, aristocrates dépravés, membres de sectes et morphinomanes évoluent dans un décor de ruelles recouvertes de neiges, entre bars, restaurants, maisons closes, opéra, théâtres et casinos… Sans oublier bien sûr notre héros, Eberhart Mock : un inspecteur sanguin porté sur l’alcool et les jolies femmes, qui soigne ses gueules de bois légendaires (et les dépressions qui leur sont associées) en menant l’enquête à coups de poing et de remarques lapidaires.