Sûreté nucléaire : la sécheresse n’est pas un danger

La sécheresse historique qui s’annonce en France cet été n’aura pas d’impact sur la sûreté des installations nucléaires. La baisse du niveau des cours d’eau, qui alimentent les systèmes de refroidissement de la majorité des centrales françaises, ne peut en aucun cas entraîner des risques pour les réacteurs.

Après la publication ces derniers jours d’articles relatant des inquiétudes en matière de sûreté nucléaire, l’Agence de Sûreté Nucléaire (ASN) a écarté toute « incidence » de la sécheresse sur le parc nucléaire hexagonal.

Les systèmes de refroidissement des centrales françaises étant majoritairement alimentés par l’eau des fleuves aux abords desquels sont construits les centrales, la baisse du niveau de ces cours d’eau peut-il avoir un impact sur les capacités de refroidissement des centrales ? La réponse est non, notamment car il n’y a aucun risque de tarissement total et qu’EDF dispose en outre de ressources externes pour assurer le refroidissement de ses réacteurs.

La sécheresse annoncée représente tout de même un casse-tête environnemental pour EDF, et pourrait contraindre à la mise à l’arrêt de certaines tranches pour limiter l’impact écologique de l’eau de refroidissement libérée dans les fleuves. Si en temps normal, la différence de température est infime et très éphémère, la problématique peut être différente en cas de grande sécheresse.

14 des 58 réacteurs nucléaires français sont néanmoins situés en bord de mer et refroidis par l’eau de mer (et donc pas touchés par la sécheresse). EDF optimise actuellement la maintenance de ces sites afin d’assurer qu’ils soient pleinement opérationnels au cours de l’été.

Toutefois, si le débit des cours d’eau devait diminuer durablement, EDF pourrait donc être contraint de diminuer sa production nucléaire (hors zones côtières) pour limiter l’impact écologique sur un éco-système déjà touché par la sécheresse et particulièrement fragile.

Une réduction de la production nucléaire à laquelle va mécaniquement s’ajouter une diminution de la production hydraulique. L’impact de cette baisse de production devrait toutefois être limité : en effet l’été est une saison de moindre consommation électrique et les risques de voir cette situation affecter le réseau électrique sont négligeables.