L'aéroport de Bombay

Publié le 19 mai 2011 par Olivia1972

L’aéroport de Mumbai, nommé Chhatrapati Shivaji (fondateur de l’empire marathe), est un peu un cauchemar même si des améliorations continuent d’intervenir.  Et lorsqu’on est un habitué de cet aéroport et de celui de  Roissy, le contraste est saisissant. 

Que se passe-t-il lorsqu’on arrive dans cet aéroport de Mumbai ?

A l’entrée de l’aéroport un premier contrôle est fait, billet et passeport. Puis on va s’enregistrer au comptoir de la compagnie. Après cela, on remplit la fiche d’immigration et on passe le contrôle de l’immigration. Puis on suit, dans la queue, la direction du security check qui se fait toujours très lentement, souvent dans la cohue. Un mot en passant sur les indiens qui vous passent devant de la manière la plus naturelle qui soit ! Là, un militaire met un tampon sur l’étiquette de votre bagage à mains.

Puis on passe un autre contrôle où on vérifie que votre étiquette est bien tamponnée.

Enfin on arrive dans la zone d’embarquement.

Au moment d’embarquer, le personnel de la compagnie aérienne vérifie votre billet. Avant de monter dans l’avion, un militaire vérifie votre billet et votre passeport (il ya donc trois vérifications de votre billet et de votre passeport en tout !).

Ce qui frappe, quand on compare cet aéroport à d’autres aéroports de grandes villes, c’est cette impression de cohue qui règne. Beaucoup de gens critiquent Roissy mais à notre avis, le grand mérite de Roissy c’est cette conception modulaire des terminaux ce qui fait que les passagers se répartissent d’emblée en des lieux différents. A Bombay, tout converge vers deux points centraux (immigration) d’où ces queues impressionnantes.

Mais ce qui a le don de nous énerver, c’est le vol du retour. Trois fois sur quatre, l’avion doit patienter avant d’obtenir l’autorisation d’atterrir. Cela dure de 20 à 50 minutes, on tourne…

 

Pendant longtemps nous ne connaissions pas la raison de ces attentes récurrentes. On a fini un jour par comprendre qu’en fait l’aéroport international et l’aéroport domestique n’était qu’un seul et même aéroport, les bâtiments étant situés à l’opposé, donc avec des chemins différents pour s’y rendre. Et ce grand aéroport de Mumbai n’a, en réalité, qu’une seule piste ! En fait, on pourrait dire une piste et demie et nous résumons ci-après les explications techniques trouvées sur internet…

L’aéroport a deux pistes qui se croisent : la piste 09/27 (3445 m) et la piste 14/32 (2925m).

Mais la piste 14/32 n’a pas de zone circulaire à l’arrive et l’avion doit quitter la piste avant sa fin sinon il faut le tracter. De plus en raison de travaux de maintenance la piste 09/27 n’est pas tout le temps utilisable. Et en réalité, depuis 2006, les deux pistes ne peuvent être utilisées simultanément qu’entre 5h30 et 8h30 le matin.

Mais ce n’est pas tout.

La construction en 1996 de la nouvelle tour de contrôle trop près des pistes limite les possibilités d’approche aux instruments et d’approche visuelle. Ceci augmentant la probabilité de mauvaises manœuvres à l’atterrissage. Mais, bonne nouvelle, une nouvelle tour va être construite et située à un endroit ne posant pas de problèmes techniques.

Depuis pas mal d’années, les autorités envisagent deux alternatives. La première consisterait à créer une nouvelle piste de 3800 m parallèle à la piste 09/27 et à 240 m de celle-ci ; mais cela nécessiterait de démolir et de déplacer le hub d’Air India et le site de maintenance. La deuxième alternative serait une nouvelle piste parallèle à la piste 14/32, mais là il faudrait enlever et déplacer le poste de police vers une zone occupée par des bidonvilles ! Ces bidonvilles ont constitué des associations de défense et les autorités discutent depuis des années; elles ont même mis au point un plan de "relocation" mais on vient de se rendre compte que les critères d'ancienneté de résidence dans ces lieux excluaient 50.000 personnes ! Ceci rappelle évidemment les 15 années de perdues pour la construction du Sea Link bridge dont les promoteurs ont du bataillé dur avec les association de pêcheurs du coin...

Un autre problème vient du retard technologique pris dans les systèmes d’aides à l’atterrissage ; en effet les systèmes actuels obligent à maintenir une grande distance entre les avions qui attendent pour se poser. Résultat, à Mumbai il y a entre 32 et 34 atterrissages par heure contre 55 à l’aéroport de Londres-Gatwick.

Et actuellement il y a un trafic annuel de 26 millions de passagers et on en prévoit bientôt 40 millions.  Et pour mémoire, il y a à Roissy un traffic de près de 60 millions de passagers.

En novembre, les autorités indiennes, après 10 ans d’hésitation, ont donné leur feu vert à la construction d’un aéroport supplémentaire à Bombay ; il sera situé à Navi Mumbai. Le nouvel aéroport est toutefois plus que nécessaire. Chhatrapati Shivaji International, l’actuel aéroport de Bombay, est l’un des plus congestionnés du sud asiatique. Il devrait atteindre la limite de sa capacité de 40 millions de passagers annuels d’ici 2013.