Je pense qu'on ne vous a jamais parlé de Second Star (ou plutôt de Liam Carey), un projet solo qui a fini, pour notre plus grand plaisir, par devenir sa priorité. Il y avait déjà eu Teeth, son premier EP. Une sorte de pépite folk gentiment pop qui a illuminé notre hiver. Le petit mot qui accompagne le disque , dans un français parfait, révèle les origines du jeune compositeur : entre le pays de l’oncle Sam et la France (par sa mère), tiraillé par deux cultures comme cet EP qui respire la mélancolie et la nostalgie. On plonge dans son intimité pour en ressortir frappé par sa sincérité et sa simplicité.
A notre grand surprise le premier EP de ce globe trotter dans l’âme, enregistré à Paris, sonne plus comme un road trip à travers l‘Amérique plutôt qu‘une
balade en bord de Seine. En écoutant Teeth on se dit que peut être qu’en prenant un peu ses distances, la différence de perspective permet de retrouver ses racines et de mettre le doigt sur ce
qui nous échappe.
Liam récidive deux ans plus tard avec un nouvel EP, « Feets », dans une version plus longue. Toujours fidèle
à sa bougeotte, animé par un esprit d’évasion qui envahit l’album, on explore cette fois ci différents registres.
Son second opus s’ouvre sur « Ship at Sea » plus joyeuse, un peu comme si Chris Garneau, Eddie Vedder et Bon Iver avaient décidé de venir frapper à votre
porte.
Au fils des morceaux on ne peut qu’arriver à la conclusion que deux ans plus tard la magie opère toujours. Le jeune américain n’abandonne pas ses guitares ni son
banjo mais l’accompagnement est plus étoffé comme sur « No return ». Un temps nécessaire pour laisser les choses suivre leur cours, transmettre sa spontanéité, sa manière un peu
particulière d’enregistrer au grès des rencontres et des découvertes. A contre courant Liam comprend que le luxe c’est prendre son temps. Peut-être la clef pour coller le plus possible au
personnage, loin du cliché du compositeur prodige plutôt solitaire. Une ode au Do It Yourself où chaque chanson a un parcours qui lui est propre. On plonge alors dans le silence le
plus religieux dans chaque histoire qu’il nous raconte par peur d’en perdre un miette.