38 victoires, zéro défaite et Denisot qui lui présente Jodie Foster sur la Croisette. Voici pourquoi Novak Djokovic est enfin devenu le plus grand.
Parce que Naomi Campbell ne lui fait même pas d’avances
On a beau avoir couché avec tous les dictateurs africains, la moitié des mafieux russes, un bon paquet de proxénètes italiens et se refuser quand même à la nouvelle plus grande star du sport. Ce côté grand dadet inhibé hésitant entre slip et caleçon y est peut-être pour quelque chose, en tout cas ça vous classe un homme. Le fait qu’il ait pris une fiancée jolie ne gâche rien, Federer a bien pris une grosse et Nadal préfère Gourcuff, la vie est parfois cruelle. Tout ça a un sens, celui du geek qui n’a qu’un seul centre d’intérêt et ce n’est même pas l’argent. Il rachètera peut-être la Serbie à l’occasion mais il n’aime et ne s’épanouit qu’avec une raquette, ce qui peut aider à devenir le meilleur. C’est d’ailleurs le seul moment où il réussira une phrase correctement articulée durant ses 8 longues minutes d’interview sur la Croisette. Manque de chance, il n’avait pas de micro pour déclamer du John McEnroe. Tant mieux, c’était pas drôle.
Parce que Nadal est en fin de carrière
Avant la finale de Rome et les balles de matchs de Madrid 2009, il y a eu Monte-Carlo 2009 et une finale Nadal-Djokovic pour changer. Chacun breake l’autre, un set partout. Et des balles de break pour tout le monde dans le début du troisième. Djokovic a déjà Nadal dans sa raquette : il défend sur tout, il le coince côté revers et quand il tape et monte à la volée soit l’Espagnol fait un miracle, soit il perd. Rien de neuf alors ? Si. En 2009 Djoko se suicide encore avec les fautes que Murray aime tant, à 30-40 sur son service et quand la partie est perdue à 1-4. Aujourd’hui, il ne les fait plus, ou Nadal les fait avant. Et sans ses genoux de 20 ans, il est devenu difficile d’aller chercher les amortis. Nadal a déjà 24 ans, autant se réserver pour Roland, s’il y a une branlée à coller à l’effronté serbe, mieux vaut choisir son moment.
Parce que perdre contre Llodra ça fout les boules
Gilles Simon en était sûr dès décembre à Belgrade. Lui le premier avait prévenu que Djokovic évoluait sur une autre planète. Pour un vulgaire 6-3 6-1 7-5, personne n’avait vraiment relevé. Après tout, personne n’a relevé que Simon fut 6e mondial. Hanouna ne se souviendra certainement pas de tout ça au moment de présenter Djokovic comme le favori de Roland-Garros juste avant la revue de presse de Lauclair. Djokovic n’est donc plus le même puisqu’il gagne tout. Il ne perd même plus de set contre les Français. Tsonga essaierait bien de faire croire qu’il a encore un avantage psychologique sur Djoko mais joue-t-on encore au tennis sans Winogradsky ?
Parce qu’il est le meilleur
Malgré son noeud pap à carreaux chez Denisot, Djokovic est devenu la star. Son meilleur coup reste le retour de service et il ne le réserve donc pas aux toilettes d’une boîte branchée des Alpes-Maritimes. C’est le meilleur du circuit, comme avant. Il ne fait pas de fautes, il tape fort et quand il veut, comme avant. Mais il a élargi sa panoplie dans les grands matchs. Il peut désormais s’appuyer sur un autre coup fort, le revers de Nadal. Infliger au maître du monde ce que le maître du monde infligeait à Federer sur terre pendant des années, ça doit aussi foutre les boules. Probablement plus humiliant que décider de lui prendre son service à 5-5 ou 5-4 pour gagner le match, deux fois de suite. Après tout, il ne faut pas être idiot : pourquoi jouer son coup droit sachant que, pour Gasquet qui s’y connaît en histoire du tennis sur terre battue, c’est le meilleur de l’histoire du tennis sur terre battue. Lorenzi à Rome, Federer à Madrid et Murray à Rome : les qualifiés italiens de passage ont pourtant trouvé son coup droit pas si historique quand il a fallu lui prendre un set. Mais peu importe, Nadal est le maître imbattable, donc Djokovic est encore plus imbattable.
Pendant ce temps-là, Federer et Murray sont toujours là. Qui ?