Le départ douloureux mais inévitable du Maestro

Dix ans mais des milliers de souvenir : Andrea Pirlo est arrivé à Milan à 22 ans à peine, sans jamais imaginer ce que le destin lui réservait. Après une première saison pas toujours facile, Ancelotti a eu l’idée géniale de l’essayer comme milieu relayeur devant la défense. Les résultats ont été spectaculaires et depuis ce moment là, Pirlo a pris les rênes du milieu de terrain pour ne plus les lâcher et tout gagner avec Milan : 2 Champions League, 2 Scudetti, 2 Supercoupes d’Europe, une Coupe d’Italie, une Supercoupe d’Italie et un Mondial pour Club.

Voilà le bilan Rossonero de cet artiste du milieu de terrain : discret et timide devant les micros mais génial sur le terrain. Ses coéquipiers l’ont immédiatement apprécié tout comme les tifosi, illuminés par ses magies, que ce soit des assists, des coup-francs, des but somptueux ou des gestes techniques de grande classe. Pirlo a été un acteur important d’un grand Milan, celui d’Ancelotti. Andrea Pirlo a réinventé un rôle, c’est un véritable fuoriclasse, un joueur unique et inimitable avec lequel on a vécu d’immenses joies et quelques déceptions.

Cette année, le sort s’est acharné sur lui, Allegri a du penser à un autre système tactique sans lui et à son retour, il n’est plus indispensable. Ambrosini puis Van Bommel se sont imposés devant la défense et ont transformé Milan qui est devenu un peu plus « ouvrier » et moins « artistique ». Mais Pirlo ne brillait plus depuis quelques années déjà…

Contrairement à tous les joueurs qui ont rencontré Galliani avec l’intention de trouver une solution, Pirlo avait les idées claires depuis des semaines. Il a préféré garder le silence pour respecter ses coéquipiers et ne pas distraire l’équipe mais hier, il a officialisé son départ : « Je suis ici pour saluer, nos chemins se séparent. C’est une décision consensuelle, on n’a même pas parlé de contrat. » Voilà qui tourne une page importante de Milan, Pirlo était le symbole du Milan d’Ancelotti, son mentor qui l’a transformé et lui a permis de devenir un des meilleurs milieux de terrain du monde. Pirlo était fondamental pour Milan jusqu’à ce qu’Allegri modifie le schéma tactique avec un milieu défensif pur devant la défense. Et sans Pirlo, Milan a gagné le Scudetto. Le numéro 21 a naturellement été peu à peu écarté de l’équipe et du projet d’Allegri après avoir guidé le jeu milanais durant 10 ans où son touché de balle était magique. Même toutes les plus belles histoires ont une fin, Milan et Pirlo ont décidé de se séparer à cause d’incompatibilité technique et financière. Le joueur prétendait signer un contrat d’une durée de trois ans avec un salaire très légèrement réduit alors que Milan a la nécessité de réduire les couts et était donc seulement capable d’offrir un contrat d’un an.

Adriano Galliani a voulu saluer Pirlo en exprimant toute sa reconnaissance pour un joueur extraordinaire qui a revêtu le maillot Rossonero durant la dernière décennie : « Ce fut 10 années merveilleuses et inoubliables. Avec Andrea, on a vu un superbe Milan, qui jouait bien au football et qui a disputé 3 finales de Champions League. Au moment de nous saluer, je l’ai pris dans mes bras. On gardera une estime reciproque et je lui souhaite le meilleur du monde pour sa future carrière. Il ne sera jamais un adversaire. »

Après 10 ans de vie commune, Andrea Pirlo quitte l’AC Milan. Un adieu douloureux mais consensuel (officiellement) qui a ému le Maestro mais aussi une grande partie des tifosi et des dirigeants milanais. Tout cela à cause d’une saison difficile semée d’embuche et de prétention salariale un peu trop élevée. Mais Pirlo est resté fidèle à lui-même, silencieux, pas de polémique, il préfère ne pas créer de problème avec la société qui l’a payé et aimé durant dix années riches en succès.

Une nouvelle ère commence dans le milieu de terrain de Milan, le départ de Pirlo est un changement important et le club devra trouver un digne remplaçant. Aujourd’hui, Pirlo fête son 32ème anniversaire, son dernier en tant que joueur de Milan. Ce sera dur de l’accepter comme adversaire mais c’est la vie… Le monde continue, chacun fait ses choix, choisi sa route et doit être respecté. Le temps est venu de saluer Andrea et de lui souhaiter bon vent après 10 superbes années qui resteront gravées à jamais dans le coeur de tous les milanistes. Grazie Andrea.

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