Cette nuit je suis allé au Gaou, prés du Brusc
La lune presque pleine, le Gaou sentait le musc
Le silence de la nuit, amplifiait le ressac,
Pour de ne pas renoncer, j'ai fourré dans un sac
Ce que j'avais sur moi, je me suis mis tout nu
Et j'ai hurlé ma haine à la face des nues.
J'ai clamé mes tourments, j'ai gueulé mes souffrances
Dans un grand cri d'amour dis ma désespérance
Pour cette femme, ces enfants que la haine emporta
Pour ma femme d'amour, qu'emporta le trépas,
Mes frères, ma soeur, Père, Mère toutes ma parentèle
Les cimetières sont encombrés de toutes ces stèles.
J'ai insulté le monde, les dieux cette sarabande
J'ai hurlé des défis à toute cette bande
Qui conduit tous nos actes et façonne nos destins
J'ai hurlé aux étoiles que j'étais le festin
Des poissons, des méduses des habitants des mers
Que ma mort valait mieux qu'une solitude amère.
J'ai déliré, j'ai pleuré, grandissait en moi
L'envie de briser sur la roche noire mon émoi
Que ma vie se termine, que finisse mon errance,
Qu'à jamais dans les flots disparaisse ma souffrance.
Je crois même que dans ce triste délire immonde
J'ai maudit mes parents de m'avoir mis au monde.
Je me suis déchiré de perdre mes amours
Je suis idiot, crétin et cela pour toujours
Pour abroger ma peur j'inverse la pression
Et transforme mon amour en champ de haute pression
Je nageais bêtement dans un ciel sans nuage
Sans savoir que mes actes étaient de vrais carnages.
Mené par cette folie et pour prendre mon élan
Je me retournais afin de mieux prendre du champ
Et me retrouvais face à une femme blanche
Du nimbe de la lune brillant entre les branches
Elle posa sa main diaphane sur mon bras brulant
Et me dit gentiment, doucement, calmement,
Cette femme que vous pleurez vous l'aimez, l'adorez
Cette femme vous, vous ne voulez pas la voir pleurer
Cette femme, pourquoi par égoïsme lui faire du mal
Cette femme saura un jour par hasard infernal
Qu'en perdant son amour vous épousâtes la mort
Comme elle est femme elle en concevra du remord.
Vivez, vivez pour elle, vivez pour vos enfants
Vivez et oubliez de si pénibles instants,
La roue tourne, la vie continue, la vie c'est tout
Sans doute est' elle, oui, bien malheureuse envers vous.
Je vais demander à mon mari de chercher,
En bas de la falaise, le sac dans les rochers.
Comme un enfant, dans ces bras blancs elle m'a bercé
Toute mon émotion d'un coup s'est dispersée
J'ai vue ma nudité et cela me choqua
D'un geste maternel, elle m'enveloppa
D'un vêtement doux, chaud comme une sortie de bain
C'est là que j'ai repris mon destin dans mes mains.
J'ai, plus tard, compris, la mort n'est pas un destin
La mort c'est le refus d'assumer son chemin
Ne vouloir connaître la route que si elle est belle.
Sans renier mes amours, trace ma route sans Noëlle.
Nuit du 01 au 2 octobre 2009