Angela Merkel vient de fustiger les vacances et les généreux systèmes de retraite des pays d'Europe du Sud, laissant entendre que toutes les économies de la zone euro devraient s'aligner sur le modèle allemand dont on ne répétera pourtant jamais assez qu'il est mortifère à moyen terme ! Ses propos font malheureusement écho à cette logique fallacieuse qui consiste à faire payer tous les citoyens pour les errements d'un petit nombre de financiers... Dès lors, les gouvernements des États-membres imposent des plans de rigueur drastiques et concomitants, et de plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer les mécanismes de solidarité financière qui devraient pourtant être à la base de l'édifice européen !
Mais les gouvernements semblent avoir négligé un paramètre essentiel dans l'instauration de cette austérité collective : les populations commencent à en avoir assez de ces solutions économiques qui ne sont en fait que des remèdes... qui vont tuer le malade ! Rien d'étonnant donc de voir des milliers d'Espagnols faire entendre leur voix de citoyens dans les rues de Madrid notamment. Répondant à des appels lancés sur les réseaux sociaux, ces personnes étaient descendues dans la rue pour réclamer des réformes politiques et sociales dignes d'une vraie démocratie et permettant de faire face en particulier au taux de chômage stratosphérique (21,29 % au premier trimestre !).
Tout ceci fait écho à ma conférence-dédicace à la médiathèque de Forbach, qui portait précisément sur la crise de la zone euro et les plans de rigueur. Je tiens d'ailleurs à remercier chaleureusement les très nombreuses personnes qui ont décidé d'y participer. Comme le dit fort à propos l'article de journal ci-dessous, la salle fut "pleine à craquer" et certains durent malheureusement se contenter de chaises dans le couloir ! Quoi qu'il en soit, cela prouve l'intérêt des citoyens pour les questions économiques et leur volonté de se saisir de ces questions dont certains prétendent un peu trop rapidement qu'elles n'admettent qu'une seule et unique réponse, qui passe toujours par la casse case plan de rigueur depuis 2 ans...
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Et pendant ce temps, on oublie que le FMI continue à distiller son idéologie néolibérale en exigeant une accélération des réformes structurelles des économies irlandaise et grecque (pour cette dernière, essentiellement à coup de privatisations massives, puisque le gouvernement a déjà coupé presque toutes les dépenses publiques). Comble du cynisme, Paul Thomsen, chef de la mission du FMI en Grèce, explique que ces réformes "indispensables" (ce mot est vital dans le jargon du FMI...) sont "un sujet de justice " et qu'il faut "créer de l'emploi, notamment pour les jeunes" (sic) !