Magazine Cinéma
En tournée jusqu’au 17 décembre.
Au Zénith de Paris les 15 et 16 décembre
Vous voici donc reparti sur les routes…
Après avoir fait 130 concerts en 2010, on s’attaque cette année à une tournée tout aussi importante. Maintenant, on sait ce que c’est, on connaît un peu. C’est vraiment super.
Vous utilisez plus le « on » que le « je »… Combien êtes-vous sur scène ?
Ça varie entre 9 et 11 en fonction de la grandeur de la salle. Notre formation de base est composée d’une guitare, d’une basse, d’une batterie, de deux claviers et de deux choristes. Dans la formule à 11, on a en plus une section de cuivre avec trompette, trombone, saxos baryton et alto.
Est-ce que le fait d’avoir appartenu à un groupe de gospel vous a conditionné dans votre univers musical ?
Ça a surtout représenté pour moi une belle pratique de cet instrument qu’est la voix. Auparavant, je ne chantais que dans ma salle de bain ou dans ma cuisine. Le gospel m’a beaucoup aidé à sortir ma voix parce que dans un chœur on peut se permettre plus de choses ; on se sent moins timide quand on est porté par trente autres voix. Ça a été une période très enrichissante qui m’a d’une part apporté de la confiance et, d’autre part, initié au travail des harmonies.
Apparemment, vous devez votre passion à votre mère…
Je n’ai pourtant pas particulièrement souvenir d’avoir parlé musique avec elle. En revanche, il y en a toujours eu à la maison de 7 heures du matin à minuit. Tout était bon : les vinyles, les cassettes, les CD. C’est vrai que ma mère était très branchée black music. Ça allait du jazz à la soul en passant par le blues, le gospel avec, y compris, quelques artistes français comme Nougaro, que j’adore, Nino Ferrer, Brassens, Brel… de belles plumes en général. Du coup, en fonction des périodes, j’écoutais aussi bien les uns que les autres. Même si, du côté des chanteurs, je préférais les Américains pour leur voix, leur sonorité, leur feeling.
Vous êtes-vous déjà rendu à Detroit, berceau de la Motown ?
Pas encore ! Eh, non. Je vais me rendre prochainement à New York… Mais, évidemment, il faudra bien que je m’offre une visite à Detroit, à Memphis, à New Orleans… en forme de pèlerinage.
Si vous ne deviez conserver qu’un seul album, lequel serait-il ?
Otis Blue… C’est peut-être le meilleur album d’Otis Redding.
Jouez-vous d’un instrument ?
Je joue un peu de clavier. Suffisamment en tout cas pour composer et pour m’accompagner de temps à autre sur scène. Mais en tant que pianiste pur, je suis bien mauvais… J’ai de bonnes idées et peu de facultés pour les réaliser. Je m’y suis mis trop tard. Je compte bien profiter des plages de liberté que m’offre la tournée pour me perfectionner.
Vous apportez un soin très particulier au look…
L’esthétique des années 60 me plaît particulièrement. J’étais très fan des pochettes des vinyles. Il y avait une vraie recherche. Je suis donc assez amoureux du son et de l’image de cette époque. La relecture des chorégraphies d’alors m’intéresse et m’amuse aussi. C’est tellement décalé que ça en est drôle… Aux Beaux Arts, j’ai forcément emmagasiné plein de références. Il y a eu aussi le cinéma, la BD, le dessin figuratif… J’ai toujours adoré ça.
Vous semblez assez porté sur la fantaisie…
Sur scène, je danse un petit peu mais, en réalité, je m’extériorise plus avec le chant. J’aime bien saupoudrer mes prestations de clins d’œil burlesques sans pour autant tomber dans le show. J’aime l’humour et j’adore m’intégrer dans mon spectacle, mais je n’ai pas envie que ce soit au détriment de certaines chansons. Basculer dans la grosse rigolade ne m’intéresse pas du tout… Et puis, il me reste les clips pour bien m’amuser. Moi qui adore l’image, ils me permettent de sublimer ma musique.
Apparemment, la notion de groupe semble très importante pour vous…
En fait, on est une bande de potes. On a besoin les uns des autres. Il faut dire que j’ai été à bonne école. J’ai effectué mes premiers pas en tournée avec un groupe qui s’appelle Beat Assailant. Chaque musicien avait sa place dans le show, avec son moment d’expression propre. J’ai trouvé que ça amenait un surcroît d’énergie assez unique... Après, je suis allé voir Maceo Parker en concert où, la aussi, je me suis rendu compte que, chaque musicien étant un showman, ça nourrissait la musique tout en faisant respirer le spectacle… Et puis on s’amuse, tout simplement. On fait des échanges.
Dans quelle langue préférez-vous chanter ?
J’ai autant de plaisir à chanter dans les deux langues. D’abord parce que j’ai passé mon temps à chanter tous les standards de la soul puis, lorsque j’ai commencé à écrire, ça m’est venu beaucoup plus facilement et beaucoup plus naturellement en français. Ça m’avait manqué dans ma culture musicale de ne pas avoir de chanteurs français qui chantent de la soul. Et pourtant beaucoup de gens chez nous dorent cette musique. Pour moi, les plus proches sont Nino Ferrer, Claude Nougaro et Michel Jonasz.
Avez-vous un rêve de duo ?
Ce serait avec Stevie Wonder, un des seuls qui soit encore vivant de la Motown. Ce serait génial. Qu’il me fasse ne serait-ce qu’un solo d’harmonica, ce serait très bien.
Quels sont vos loisirs préférés ?
Je consacre beaucoup de temps à la musique, particulièrement quand je me trouve en tournée. Sinon, je pratique beaucoup de sport. Je m’efforce d’entretenir une hygiène de vie assez sportive. Deux heures sur scène tous les soirs, ça équivaut à un match. Et dès qu’il y a un terrain de basket à proximité, on va jouer avec toute l’équipe… J’aimerais bien me remettre à la peinture aussi. Les Beaux Arts me manquent un peu. J’ai passé cinq années de ma vie à bosser dans différents ateliers. Si je bénéficie d’un bon break fin 2011, je vais prendre un peu de temps pour me retrouver, pour peindre, pour sculpter, et pour composer à nouveau.