Max | Les Souffleurs

Publié le 19 mai 2011 par Aragon

Tu feras joyeusement ton entrée en silence dans un monde sans musique.

Valère Novarina

Les souffleurs s'inscrivent dans l'évidence du clignotement général du monde, usent de la nécessité vitale du droit d'irruption poétique, pratiquent l'art contre le divertissement, l'essentiel contre le stratégique (et) le jubilatoire contre le conventionnel.

Philosophie des Souffleurs

Les Souffleurs ont un site

( http://www.les-souffleurs.fr/html/pframepresse.htm )

les Souffleurs sont là, à nos portes, à notre porte. Les Souffleurs vivent en bandes inconsistantes, colorées mais pas dans les vêtements - dans le choix des mots -, individus différents, bizarre le Souffleur,  il travaille en nombre impair, il est le plus souvent vêtu de noir, hors rossignol il est muet et élégant, il a un parapluie le Souffleur, son voisin est Souffleur, il souffle donc le Souffleur, sans souffrir. Il souffle dans un rossignol. Pas l'oiseau, le nom de son tuyau.

Un long tuyau d'un mètre quatre-vingt. Il souffle dans le creux de ton oreille. Dans celle de ton voisin. Il souffle, il joue car ici souffler est jouer. Il souffle des mots, il chuchote des vers dans tes trompes d'Eustache. Ils ne se trompent pas les Souffleurs.  Pan dans le mille, cible atteinte. Elle en redemande du rossignol la cible, mais il doit continuer son bonhomme de tuyau le Souffleur... Inlassablement ils soufflent. Le Souffleur dit que les gens, toi, moi, lui, se tiennent debout grâce à la puissance du mot, ils disent encore que la poésie est l'autobiographie de l'espèce humaine. Alors il souffle dans son rossignol, il te murmure dans l'oreille des mots qui te gardent debout, il te chuchote des vers qui te nourrissent. Jamais un Souffleur ne souffle en vain, jamais il ne souffle la même chose. Vient vers eux qui veut. La rue est à tous. La rue est à toi, la rue est aux Suffleurs. Dans la rue tout est possible. L'insulte est dans la rue, l'insulte et le mal vivre de jeunes et de moins jeunes. Mais dans la rue il y a du beau. Dans la rue soufflent parfois des Souffleurs. Olivier, Souffleur, dit que la poésie lui a sorti la tête de l'eau, qu'avec elle on entre partout, y compris dans la forêt des pensées des gens.

Alors le Souffleur souffle sans faille, sans faiblir... à, par exemple, la violence médiatique de ces jours derniers répond le mot soufflé qui prend sa place, qui se met à bouger dans ton oreille, en toi, partout en toi, qui fait son chemin récupérateur, guérisseur, réconciliateur. Ils sont venus de nulle part, ils sont là, les Souffleurs... rien n'est à désespérer car le monde est beau, fort et debout. Les Souffleurs, commandos poétiques, sont là !