Vers un permis de construire moins contraignant

Publié le 19 mai 2011 par Accessionsociale

Les règles d’urbanisme en France dépassent l’entendement : la conception d’un éco-quartier, par exemple, y est deux fois plus longue qu’à l’étranger et un ­délai de 4 à 5 ans est à prévoir entre la planification d’une restructuration d’un centre-ville et le premier coup de pioche. Sans parler d’un surcoût malvenu à l’heure où la France connait une pénurie de logements. Benoist Apparu, le secrétaire d’État chargé du Logement et ses équipes y « travaill[ent] depuis plusieurs mois ».Le 1er mai dernier, les quatre groupes de travail, créés pour l’occasion et composés de professionnels du logement et d’élus locaux, ont fait part de leurs préconisations devant Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l’Écologie, et M. Apparu : les derniers arbitrages seront rendus à la fin du mois, afin que les ordonnances passent en Conseil des ministres avant l’été pour une application à la rentrée.

Premier volet de la réforme : le permis de construire. «Les groupes de travail préconisent que le dépôt d’un permis de construire ne devienne obligatoire qu’à partir de 40 m², contre 20 actuellement. Il faut que les Français puissent réaliser des extensions à leur maison facilement», précise Benoist Apparu. Par ailleurs, les délais d’instruction des permis devraient être réduits. Ainsi, dans une zone classée, les ménages ne devraient plus patienter que 5 à 6 mois, au lieu d’une bonne année.

Pour doper la construction, le gouvernement veut aussi jouer sur le levier fiscal. Actuellement, le propriétaire d’un terrain constructible mais non bâti a tout intérêt à le conserver longtemps. En effet, avec le temps, les prix grimpent et la fiscalité s’allège. La taxe sur les plus-values immobilières prévoit des abattements de 10 % au-delà de la cinquième année, ce qui aboutit à une exonération au bout de 15 ans. «Pour les terrains constructibles non bâtis – et uniquement dans ce cas -, nous souhaitons que les abattements disparaissent. La taxe sur les plus-values sera la même pour un terrain vendu au bout d’un an ou de quinze ans afin de lutter contre la rétention foncière», explique Benoist Apparu. Une évolution qui vient en plus de la refonte de la fiscalité de l’urbanisme. Cette dernière, votée fin 2010, a fait passer de 17 à 5 le nombre de taxes à payer lors de la délivrance des permis de construire. De quoi simplifier la vie des acquéreurs, sans toutefois réduire leur facture : les 5 taxes doivent rapporter autant que les 17.

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