La disparition de l'Union soviétique, le 25 décembre 1991, au crépuscule d'un siècle désenchanté, ne fut pas seulement la « plus grande catastrophe géopolitique du siècle ». Elle fut aussi une rupture radicale dans la pensée stratégique russe, contrainte d'abandonner une vision trop idéologique d'un monde bi-polaire, pour une approche plus réaliste des menaces périphériques issues d'Asie et d'Occident. Désormais, la Russie post-communiste se retrouve face à de nouveaux défi s, sur l'Échiquier eurasien et face à l'Amérique, structurellement guidée par la ligne « anti-russe » de Z. Brzezinski. Dans le contexte d'une conflictualité latente, surgie des méandres de la Guerre froide et menaçant la stabilité de l'espace post-soviétique richement doté en énergies, la Russie mène une stratégie de reconquête régionale en vue de son retour comme grande puissance. En tant que « pivots géopolitiques » de stratégies ambitieuses, les républiques de l'ex-URSS deviennent les leviers d'une lutte d'influence.
Jean Géronimo, universitaire pluridisciplinaire (Pierre Mendès France – Grenoble II), est régulièrement publié dans des revues et sites géopolitiques russes, français et italiens. Il s’intéresse, en complète indépendance, à l’évolution de la Russie et de sa zone d'influence historique, devenue son « Étranger proche »