Forte de cette reconnaissance, Amy Winehouse revient en 2006 avec un second album, plus bref que le précédent (onze morceaux en trois quarts d’heure).
Si Frank avait permis à la chanteuse à la voix d’or d’avoir une audience chez elle, Back To Black allait exploser toutes les attentes dans absolument toute la planète, l’album finissant par se retrouver en haut de presque tous les classements la même année ou en 2007.
Le premier single « Rehab » relate son expérience alors encore très prégnante avec la drogue et l’alcool, mais cette confession très rock’n’roll n’empêche pas Amy d’obtenir un tube immédiat à partir de l’été 2006. Dès lors, plus rien ne sera comme avant. Les tabloïds du monde entier (merci internet !) se déchaînent et le moindre des mouvements (souvent, de travers) de la nouvelle star est photographié, scruté et continue à nourrir cette ultra-célébrité nouvelle et sans cesse croissante. Tant et si bien (ou si mal) que certains prédisent – déjà – une fin tragique à la petite anglaise (qui n’a que 23 ans), telle une Kurt Cobain en version anglaise et au féminin. Les albums se vendent et se vendent, on la voit absolument partout, on en entend parler autant que l’on entend et écoute sa musique : mieux et pire que Madonna, tout à la fois.
Le paroxysme de ce succès destructeur arrive avec le single du titre éponyme, « Back to black », dans lequel elle chante ni plus ni moins à la mémoire son cœur (ni voyez pas une image, mais bien son organe vital ! Bien sûr, le second degré ne disparaît pas pour autant). À mon très humble avis, ce morceau est à ce jour l’apogée musicale et lyrique de Amy Winehouse. Quelle prestation !
Le livret de l’album propose plusieurs clichés mettant en avant les charme et sensualité indéniables de la jeune femme, même si le changement est radical quant à sa tenue (physique et vestimentaire) par rapport à la jeune fille qui figure sur Frank.
À cette voix exceptionnelle, ajoutez, ce que peu doivent savoir à force de s’intéresser aux faits et gestes des célébrités, qu’elle joue parfaitement de la guitare : c’est elle que vous pouvez entendre jouer sur « Just friends », « Some unholy war » ou « Addicted ». De plus, elle a écrit ou co-écrit toutes les chansons. Une véritable artiste, donc, dont la musique est trop souvent passée au second plan, certes par sa faute, mais aussi et surtout à cause de tous ceux qui préfèrent les déboires d’une vie à son expression par l’art.
Vous la connaissiez déjà, mais, au moins, vous en saurez un petit peu plus sur la chanteuse. Qui devrait revenir cette année. Espérons en pleine forme.
En résumé, retenez que Back To Black est un bon album, avec quelques sommets évidents, à l’instar des singles dont j’ai parlé plus haut. Ajoutez « You know I’m no good », « Love is a losing game », « Wake up alone » et « He can only hold her ». Ainsi, il reste inégal, mais le talent de Amy Winehouse demeure une évidence, comme cela fut le cas sur son premier opus qui, en plus, souffrait parfois de quelques défauts de production, ce qui n’est plus le cas. L’espoir d’un chef-d’œuvre, de son chef-d’œuvre, est plus que jamais là. Pour le troisième album ?
(in heepro.wordpress.com, le 19/05/2011)